Le renversement d’un Premier ministre par l’Assemblée nationale n’était pas arrivé depuis 1962. Censuré, Michel Barnier, en poste depuis trois mois, n’a eu d’autre choix que de présenter sa démission et celle de son gouvernement le 5 décembre dernier. La censure entraîne le rejet du PLFSS dans sa totalité, y compris les avancées que les pharmaciens avaient obtenues sur les biosimilaires et hybrides, à la fois en matière de remises et de délai écourté pour qu’une molécule devienne substituable.
Délistages massifs ?
Le flou est de mise pour ce qui est des mesures relevant de la voie réglementaire mais associées au PLFSS. Quid de la hausse de 5 points du ticket modérateur sur les consultations et les médicaments ? La promesse faite le 2 décembre par Michel Barnier de ne pas y toucher a-t-elle encore de la valeur ? Le projet de décret continue néanmoins son chemin dans les méandres administratifs. Quid également de l’accord entre le gouvernement et le Leem visant en urgence 600 millions d’euros d’économies supplémentaires grâce au bon usage du médicament et à des délistages massifs ? Les industriels eux-mêmes ne savent pas sur quel pied danser.
Loi spéciale
Lors de son allocution du 5 décembre, Emmanuel Macron a promis de nommer un Premier ministre « dans les prochains jours », qui sera chargé « de former un gouvernement d’intérêt général représentant toutes les forces politiques ». Le président de la République a également indiqué qu’« une loi spéciale sera déposée avant la mi-décembre au Parlement et cette loi temporaire permettra, comme c’est prévu d’ailleurs par notre Constitution, la continuité des services publics et de la vie du pays. Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024, et je compte bien qu’une majorité puisse se dégager pour l’adopter au Parlement. »
Mauvaise nouvelle
Autrement dit, c’est un statu quo qui s’annonce : aucune nouvelle mesure de portée législative ne sera prise. Une mauvaise nouvelle pour l’économie de l’officine qui comptait sur les remises sur les biosimilaires et hybrides pour apporter une bouffée d’oxygène au réseau et contenir les fermetures de pharmacies.