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Périmés

80 %

C'est la proportion de médicaments périmés qui « contiendraient suffisamment de substance active pour être considérés comme efficaces », selon une étude de l'UFC-Que Choisir.

Coutumier des coups d'éclat, le magazine de l'Union fédérale des consommateurs publie dans son numéro d'octobre le résultat d'une étude qu'il a fait réaliser sur différentes galéniques de paracétamol et d'ibuprofène issues de lots ne devant plus être utilisés car trop anciens. « Un laboratoire spécialisé a mesuré la quantité de principe actif présente dans 20 boîtes de comprimés, gélules ou sachets de paracétamol (périmés entre 1992 et 2023) et 10 d’ibuprofène (périmés entre 2015 et mars 2024). » Résultat : « Dans 80 % des cas, ils contenaient suffisamment de substance active pour être considérés comme efficaces. » Pour affirmer cela, l'association de consommateurs s'est basée sur la norme américaine retenue par la Food and Drug Administration (FDA) selon laquelle un médicament est considéré comme efficace s’il contient au moins 90 % de la quantité de principe actif indiqué sur son packaging (la norme française fixant ce seuil à 95 %).
Fort de ces constatations, l'UFC-Que Choisir dit vouloir « dénoncer une véritable gabegie environnementale, économique et sanitaire » et elle fait mine de s'interroger sur les motivations des laboratoires pharmaceutiques, qui favoriseraient des critères économiques au détriment de leurs pendants scientifiques pour fixer les dates de péremption de leurs spécialités.
Interrogé, Philippe Besset, président de la FSPF, s'est étonné « qu'une alerte de cette nature relative à la santé […] soit lancée par un magazine de consommateurs », tout en relevant que ces résultats témoignent « de progrès dans la fabrication des médicaments ». S'inquiétant de la potentielle réaction des patients qui pourraient être tentés de « mettre au même niveau les médicaments et les yaourts et de ne plus respecter les dates de péremption », il a précisé que les syndicats de pharmaciens allaient « recommander à l'ANSM de contrôler l'enquête d'UFC-Que Choisir » pour, si elle disait vrai, « travailler à repousser les dates de péremption actuellement en vigueur ». À condition que le contrôle de la toxicité ressorte tout aussi positif que celui de l'efficacité au-delà de la date de péremption.

Par Alexandra Chopard

20 Septembre 2024

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