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Premier test pour les Escap

L'expérimentation de ces structures de soins coordonnées débute le 23 mars prochain dans toute la France.

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Conformément à l'avenant n° 1 de l'accord-cadre interprofessionnel (Acip) signé en juin 2024, l'expérimentation des équipes de soins coordonnées avec le patient (Escap) va enfin débuter ce dimanche 23 mars. Contrairement aux CPTS ou à d'autres structures de coordination déjà existantes, cette nouvelle forme n'est pas centrée sur une patientèle ou un projet de santé s'inscrivant au sein d'un territoire mais, comme son nom l'indique, s'articule autour d'un patient unique. Elle a pour vocation d'inciter à l'exercice coordonné dans un cadre souple et réactif qui évolue en fonction de l'état de santé du patient. L'ensemble des professionnels représentés à l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS) sont autorisés à intégrer l'expérimentation dès lors qu'ils disposent de l'application informatique Escap, interopérable avec les services socles de la feuille de route du numérique en santé.

Quatre cas cliniques

Dans le cadre de l'expérimentation France entière qui doit durer trois ans, l'inclusion du patient doit répondre à l'un des quatre cas cliniques suivants :

  • patient polypathologique chronique de plus de 65 ans ;
  • patient diabétique (type 1 ou 2) sous insuline ;
  • patient ayant fait un AVC et ayant été hospitalisé moins d'un an auparavant ;
  • patient en soins palliatifs.

Ces situations ont été sélectionnées en conséquence car répondant, à un moment donné, à un besoin de prise en charge coordonnée avec le patient. Cette dernière permettra notamment l'évaluation régulière de l'état clinique, des interactions médicamenteuses et pourra, le cas échéant, être réévaluée. L'objectif est également d'améliorer la récupération du patient et de réduire ses ré-hospitalisations à court terme, de même que de soulager plus efficacement ses douleurs physiques et psychiques.

Trois professionnels de santé dont le médecin traitant

Pour déclencher la mise en place d'une Escap, le professionnel de santé devra donc constater une des quatre situations cliniques décrites ci-dessus chez un patient totalisant au moins 13 des 26 points (hors grossesse) rattachés à la grille d'inclusion accessible via l'application de coordination. Après accord de ce dernier, les autres professionnels de santé, également désignés par le patient, pourront être contactés pour constituer l'Escap. Il est à noter que le médecin traitant devra obligatoirement en faire partie, en plus d'un minimum de deux autres intervenants.
Deux codes traceurs, d'entrée et de sortie, ont été créés pour l'occasion. La rémunération est quant à elle fixée à 100 euros par an et par professionnel de santé pour l'acquisition et l'utilisation de l'outil informatique. La participation à un minimum de 5 Escap par an déclenche un autre forfait de 100 euros. Un premier bilan d'expérimentation sera réalisé dans dix-huit mois.

Par Benoît Thelliez

21 Mars 2025

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