Publiée au Journal officiel du 28 février 2025, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 entérine le principe des remises commerciales sur l’achat des médicaments biosimilaires et hybrides. Cette promesse de l'éphémère ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, était d'ailleurs l'une des conditions à la signature de l’avenant économique par la FSPF. Au lendemain de l'élargissement de la liste des groupes biosimilaires éligibles à la substitution par le pharmacien et dans l'attente de la parution des textes d'application sur les remises, la FSPF a réalisé des projections afin d'estimer le gain financier pour le réseau officinal.
Une hypothèse basse à 180 millions d'euros
Lors du Live hebdomadaire de la FSPF, Julien Chauvin, le président de la commission Études et Stratégie économiques, a dévoilé un état des lieux du marché des biosimilaires en cumul mobile annuel arrêté à octobre 2024 qui s'établit à 1,675 milliard d'euros en PFHT. Ce dernier a la particularité de se répartir en parts quasiment égales entre médicaments bioréférents (868 millions d'euros) et spécialités biosimilaires (807 millions d'euros). Considérant la marge grossiste fixée à 6,93 % (plafonnée à 32,5 euros) et une remise commerciale basée sur une hypothèse de départ modeste de 15 % du PFHT, le montant global de la marge se porterait à 180 millions d'euros (59 + 121) supplémentaires pour les pharmaciens. Un montant non négligeable, surtout si l'on considère qu'il est calculé en fonction du taux de pénétration actuelle des biosimilaires avoisinant les 35 %.
Fort potentiel
En imaginant ce même taux de pénétration se hisser aux alentours des 80 %, la marge globale grimperait alors à près de 300 millions d'euros. Prenant l'exemple du ranibizumab (Lucentis) pour exprimer le potentiel économique élevé de certains de ces produits, Julien Chauvin a rappelé qu'avec un taux de pénétration de 80 %, la marge sur la substitution des biosimilaires de cette molécule serait de l'ordre de 30 millions d'euros. Le fait que deux groupes n'aient pas obtenu le feu vert de l'ANSM pour leur substitution à l'officine (insulines et hormones de croissance) ne change pas grand-chose à cette projection en raison de leur modeste chiffre d'affaires (10 % de l'ensemble) et dont l'absence de contribution devrait être compensée par des remises commerciales qui seront probablement plus proches de 30 % que de 15 % du PFHT. Sans compter que sont attendues à la substitution de nouvelles molécules comme l'ustékinumab (Stelara) dont le chiffre d'affaires pèse deux fois plus que celui du ranibizumab.