Dans le monde, 340 millions de personnes, dont 4 millions rien qu’en France, souffrent d’asthme allergique. Si les traitements à base de corticoïdes inhalés sont généralement efficaces, les cas les plus sévères nécessitent le recours à des injections d’anticorps monoclonaux ciblant les immunoglobulines E (IgE) ou certaines cytokines de type 2, en particulier les interleukines IL-4 et IL-13. Surproduites chez les asthmatiques en cas d’exposition aux allergènes, ces IgE et protéines inflammatoires entraînent une hyperréactivité des voies respiratoires ainsi qu’une surproduction de mucus et d’éosinophiles.
Anticorps ciblés
Dans l’espoir de proposer aux patients atteints d’une forme grave de cette pathologie une alternative à ces traitements contraignants et onéreux, une équipe de chercheurs français (CNRS, Inserm, université Toulouse-III-Paul-Sabatier, Institut Pasteur et Neovacs) travaille au développement d’un vaccin contre l’asthme allergique. Dans une étude préalable, ils ont déjà prouvé l’efficacité chez la souris d’un vaccin conjugué (antigène associé à une protéine), nommé Kinoïde, qui produit durablement des anticorps dirigés contre les interleukines IL-4 IL-13 murines.
Résultats prometteurs
Avec en ligne de mire la perspective d’essais cliniques chez l’homme, la même équipe a mis au point un vaccin désormais capable de neutraliser les voies IL-4 et IL-13 humaines en recourant à des souris « humanisées » dont les gènes codant pour ces cytokines spécifiques ont été remplacés par les gènes humains correspondants. Les résultats de cette étude publiée dans Allergy en février dernier sont plus qu’encourageants : la vaccination a induit une réponse anticorps importante, capable de neutraliser les interleukines humaines ciblées, sans diminution de l’efficacité du vaccin plus de trois mois après l’injection, soit la durée de l’étude. Outre cette efficacité sur les symptômes de l’asthme allergique, les scientifiques espèrent que ce vaccin pourra également induire une réponse protectrice contre d’autres pathologies allergiques comme la dermatite atopique et l’allergie alimentaire.
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