Voilà un texte qui ne pouvait pas passer inaperçu au sein de la profession. Le gouvernement prévoit, dans un projet d'arrêté, d'abroger la majeure partie des dispositions prises en 2021 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire. Entre autres mesures, il en supprime plusieurs permettant la réalisation et la prise en charge de tests antigéniques de la Covid-19 par différents professionnels de santé et paramédicaux, notamment en officine. Une décision qui « tombe très mal, en pleine épidémie de grippe », alors que « beaucoup de confrères font des tests grippe-covid », a réagi Philippe Besset lors de son Live hebdomadaire, estimant « assez utile d'avoir un test de dépistage des pathologies de l'hiver, surtout pour les publics cibles ».
Pour un dépistage combiné
Aussi le président de la FSPF a-t-il déclaré qu'il allait répondre au gouvernement sur ce projet d'arrêté afin de « lui demander de ne pas se presser, d'attendre la fin de l'épidémie, […] et, au minimum, de reporter l'arrêt ». Surtout, Philippe Besset entend « attaquer les travaux pour faire entrer dans le droit commun, après étude de la HAS, le test triple (grippe, covid, VRS) sur les pathologies de l'hiver, au moins pour les personnes âgées ». Il voit plusieurs avantages à ce test qui permet de suivre l'épidémiologie et d'adapter la conduite à tenir pour les personnes à risque afin d'empêcher « les situations catastrophiques à l'hôpital ». De plus, il « évite l'antiobiothérapie, inutile puisque c'est une pathologie virale clairement identifiée », a-t-il commenté.
Un texte prévisible
Si les pouvoirs exceptionnels accordés au ministère de la Santé étaient justifiés par l'état d'urgence sanitaire lié à la crise de la Covid-19, la fin de cette situation à l'échelle internationale a été déclarée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2023. Si ce projet d'arrêté arrive à un moment qui n'est pas le plus opportun, il était toutefois attendu, et « c'était donc une anomalie que le décret [détaillant les mesures exceptionnelles de gestion de l'épidémie de Covid-19 et d'adaptation du système de santé, en vigueur de manière transitoire, NDLR] subsiste », considère Philippe Besset.