Quelles sont les principales tendances économiques de l’année qui s’achève ?
Après une évolution de chiffre d’affaires d’environ + 3 % en 2020, l’année 2021 est marquée par une hausse encore un peu plus importante. Cette progression doit toutefois être analysée et retraitée. La vente de masques et la réalisation de tests antigéniques ont évidemment eu un effet très boostant. Parallèlement, les médicaments dits « chers » augmentent fortement, sans pour autant se traduire par une évolution de marge corrélative. Les ventes de produits conseil sont, quant à eux, plutôt en baisse, en lien avec des pathologies moins nombreuses grâce aux gestes barrières. Au-delà de ces tendances de chiffres d’affaires, on constate que les officines n’ont généralement pas eu besoin d’utiliser les liquidités issues des prêts garantis par l’État.
Quels enseignements tirer de ces deux années de crise ?
La situation financière est finalement plutôt favorable dans de nombreuses officines et les aides octroyées par l’Assurance maladie en mai et juin 2020 ont fait l’objet de remboursements. La mobilisation, l’engagement et la résilience des officinaux ont été conséquentes. Leur rôle en est sorti grandi ! Le métier évolue avec une approche de soins et de services de plus en plus prégnante. Cela n’est pas sans effet sur leur organisation, notamment en matière de gestion des équipes.
Quelles sont les conséquences pour l’avenir ?
Le recrutement de nouveaux collaborateurs devra intégrer plus qu’hier cette dimension de conseils et de services. Dans un contexte généralisé de pénurie de candidats aux postes d’adjoints et de préparateurs, il devient décisif de fidéliser ses équipes, les aspects financiers et de rémunération ne pouvant plus être les critères uniques. Au-delà des ressources humaines qui sont un facteur majeur d’évolution et de réussite, la nouvelle organisation des officines est un vecteur de réflexion autour des travaux et du réagencement. Les titulaires souhaitent disposer de pièces de confidentialité afin de réaliser certaines missions : entretiens, tests, vaccins. La réserve foncière et la superficie des locaux sont devenues des critères importants dans la valorisation et l’acquisition des officines. Les prix atteignent, en cette sortie de crise, un niveau très élevé. Les cédants peuvent s’en réjouir. Les acquéreurs entrent, eux, dans un marché porteur qui s’est consolidé, diversifié, et qui a la confiance des banques. Attention toutefois à garder de la lucidité et de l’objectivité !
