« Cette convention est importante pour l’Assurance maladie, sur le plan de l’évolution du métier mais également pour la santé publique et la santé des assurés sociaux tout simplement », affirme Thomas Fatôme à l’occasion du lancement du Tour de France de la convention, le 3 octobre, à Paris. Pour lui, non seulement le contenu de ce nouveau contrat est riche mais il programme aussi d’ores et déjà des travaux pour l’avenir. Signée le 9 mars, cette convention élargit le champ de compétences des pharmaciens en matière de prévention en leur conférant notamment un rôle dans la détection du cancer colorectal, des infections urinaires et des angines bactériennes. « L’objectif de l’Assurance maladie est de répondre aux limites actuelles de notre système de dépistage qui n’est pas assez performant », explique le directeur général de l’Assurance maladie, pointant un niveau de prescription d’antibiotiques encore trop élevé et un taux de dépistage du cancer colorectal insuffisant.
Une brique numérique
Les missions d’accompagnement des patients vont également évoluer. « Nous nous sommes très vite accordés pour tester de nouvelles formules afin de mettre en place quelque chose de plus simple, de plus rapide et qui permettrait de toucher davantage de monde », indique-t-il. C’est le cas par exemple avec le démarrage, à partir du 7 novembre, des entretiens courts pour les femmes enceintes dont l’idée est d’améliorer le bon usage des médicaments durant leur grossesse.
« Nous sommes
très heureux de cette
convention. »
Autre point essentiel de la convention, selon Thomas Fatôme, le volet numérique qu’il considère comme étant « l’une des briques les plus importantes ». La création de la plateforme « Mon espace santé » n’est que « le début de l’histoire », estime-t-il. Mais pour que cela fonctionne et que cet espace soit consulté par les professionnels, il faudra d’abord qu’il soit alimenté. Aussi compte-t-il sur l’adaptation des logiciels métier certifiés « Ségur » pour créer les conditions de l’alimentation automatique du DMP et de l’utilisation de nouveaux services comme la e-prescription, désormais dénommée « ordonnance numérique ». Il ne s’agit pas de supprimer l’ordonnance papier mais d’y faire figurer un QR code permettant la traçabilité des informations entre le prescripteur, l’assuré et le pharmacien, tient-il à préciser. Celle-ci représente à ses yeux un outil de sécurisation de la dispensation et de la prescription mais aussi de lutte contre la fraude et les trafics. Un enjeu important pour l’Assurance maladie qui a d’ailleurs décidé de renforcer sa stratégie en la matière. « Nous avons trop d’ordonnances douteuses et nous avons besoin que les pharmaciens se mobilisent, qu’ils vérifient la réalité des prescriptions lorsqu’ils délivrent des médicaments chers », souligne Thomas Fatôme.
Une touche de vert
Le directeur général n’oublie pas non plus la prise en compte par la convention, pour la première fois, des enjeux environnementaux et se dit prêt à accompagner la profession sur ce point. Au final, « nous sommes confiants et très heureux de cette convention », conclut-il, tout en ajoutant que l’élargissement des compétences accordées aux officinaux prévu par ce texte devrait se poursuivre à l’avenir. Lors du lancement du volet santé du Conseil national de la refondation, le ministre de la Santé a en effet exprimé son souhait de continuer à faire bouger les lignes. « L’Assurance maladie sera partenaire de cette affaire, y compris pour accompagner les différentes professions dans les évolutions des modèles économiques liés à ces changements de compétences », assure Thomas Fatôme.
Partenaires officiels : Paymed, Résopharma, Sandoz, Sanofi et Zentiva.