Depuis l’ouverture de la renégociation de la convention pharmaceutique, fin février dernier, les partenaires s’entendent sur les objectifs mais pas sur les moyens. Ainsi, du côté des missions du pharmacien, de nombreuses avancées ont pu être entérinées, notamment sur les bilans de médication – trois entretiens payés 60 euros – et l’allègement des entretiens pharmaceutiques. Mais, au lendemain de la séance du 5 juillet, c’est toujours sur le même point qu’achoppent les partenaires : l’enveloppe financière. La proposition de l’Assurance maladie – environ 177 millions d’euros de revalorisation « pure » – a été jugée insuffisante pour la raison suivante : le risque était trop grand, selon la FSPF, qui réclamait 300 millions d’euros minimum, de voir grignoter ces revalorisations par des baisses de prix décidées par le gouvernement.
Épée de Damoclès
Un véritable cercle vicieux dont les pharmaciens et l’Assurance maladie n’avaient pu se sortir à l’issue de cette dernière séance. « Je l’ai dit à plusieurs reprises à l’Assurance maladie : nous ne pourrons plus assurer la même qualité de dispensation sans moyens supplémentaires. Or, pour l’instant, les propositions ne nous permettront même pas de finir l’année 2017 à zéro », prévient Philippe Gaertner, président de la FSPF. Une déclaration a été faite en ce sens le 6 juillet dernier au sein de la commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS), en présence d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, ainsi que de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, par Philippe Besset,
vice-président de la FSPF : « Nous vous demandons d’intervenir […] auprès du directeur de l’Assurance maladie afin que les pharmacies, les 150 000 personnes qui y travaillent, libéraux ou salariés, puissent continuer d’assurer un service de qualité égale à toute la population. » La ministre aurait en retour assuré que « la discussion n’était pas close ». Espérons que cette promesse soit suivie d’effet.