Chaque négociation avec l’Assurance maladie marque une étape dans l’évolution de notre profession. Souvenez-vous, les premières conventions se limitaient à des accords de tiers payant et d’objectifs de substitution des médicaments génériques. Puis, en 2012, dans la droite ligne de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), le champ conventionnel a introduit la possibilité pour les pharmaciens de réaliser des entretiens pharmaceutiques, pour les patients sous AVK d’abord, puis asthmatiques et traités par anticoagulants oraux d’action directe (AOD) ensuite. À cette époque, notre mode de rémunération a également été transformé avec l’introduction d’une part d’honoraires. Dès lors, notre exercice professionnel n’a cessé d’évoluer. De nouvelles missions nous ont encore été confiées, tels les bilans de médication, les accompagnements de patients sous chimiothérapie orale, le dépistage des angines bactériennes et, bien sûr, la vaccination antigrippale. La désensibilisation de notre rémunération du prix des médicaments s’est accentuée, avec l’introduction de nouveaux honoraires de dispensation à partir de 2019. Le métier de pharmacien a été complètement révolutionné en dix ans. Nous devons continuer dans cette direction.
« Cette nouvelle
convention doit nous
permettre d’entrer
dans une nouvelle ère,
celle de la prévention. »
Si nous nous sommes opposés à la tacite reconduction de la convention de 2012, ce n’est pas pour faire marche arrière. Au contraire. Ce texte qui nous lie actuellement à l’Assurance maladie, amendé par 22 avenants, est devenu illisible. Il nous faut le réécrire. Mais pas seulement. Cette nouvelle convention en cours de négociation doit aussi nous permettre d’entrer dans une nouvelle ère, celle de la prévention. Notre rôle dans le dépistage et la vaccination, renforcé par la crise sanitaire que nous traversons, doit être pérennisé et élargi. L’officine doit devenir le lieu incontournable de la prise en charge du sevrage tabagique, du dépistage des maladies infectieuses et des cancers, de l’administration des rappels de vaccins et, plus généralement, de l’éducation sanitaire. Les pharmaciens ont toute la compétence pour le faire. Et un atout, la proximité. Je n’oublie pas l’aspect économique, car tout ceci ne pourra se faire sans une enveloppe financière suffisante. Pour s’engager dans cette voie, les officinaux auront besoin d’investir, adapter leurs locaux et étoffer leurs équipes. Or aujourd’hui, nous n’avons plus de marge de manœuvre. Les prochaines semaines seront décisives et vous pouvez compter sur la FSPF pour continuer à défendre ces évolutions tout en préservant vos intérêts. Pour l’heure, et malgré la crise sanitaire, je vous souhaite à toutes et à tous, de très belles fêtes de fin d’année.