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Philippe Besset

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

© nicolas kovarik

Pas de repos

En ce début d’été, j’ai une pensée pour celles et ceux d’entre vous qui ne pourront prendre quelques jours de congés faute de pouvoir se faire remplacer. La pénurie de personnels se fait encore sentir et il faut s’armer de patience avant que la situation revienne à la normale. Nous restons mobilisés pour faire évoluer le premier cycle des études pharmaceutiques avec ces deux voies d’accès à l’origine des défections que nous rencontrons dans les facultés de pharmacie. Et, par ricochet, dans nos officines. 
Je pense également aux confrères dont l’outil de travail a subi de graves dégradations à la suite des émeutes survenues ces dernières semaines. Des pharmacies ont été attaquées et vandalisées dans différents endroits du territoire. Ces actes sont tout aussi inacceptables qu’incompréhensibles. Notre rôle auprès des citoyens, au cœur de la cité, n’est plus à démontrer. Au sein de nos officines, nous délivrons les médicaments, conseillons, soignons et accompagnons toutes les personnes qui franchissent notre porte, sans distinction. Je n’accepterai jamais que notre profession soit la cible de telles violences. 

« Je n’accepterai
jamais que notre
profession soit
la cible de telles
violences. »

Au-delà du traumatisme que ces incivilités font subir aux victimes, elles entraînent aussi des pertes non négligeables pour les entreprises. Certains confrères ne pourront rouvrir au public qu’après de longues semaines d’inactivité. Certes, le gouvernement a promis des aides. Mais ces événements surviennent alors même que notre économie est en berne. Les derniers chiffres de l’observatoire de la rémunération montrent que la fin de l’épidémie de Covid-19 s’est aussi traduite par une baisse de l’activité et de la marge brute. Or dans le même temps, nos charges continuent de croître plus vite que l’inflation. 
Contrairement à ce qu’affirme l’Assurance maladie, notre marge recule de 0,1 % sur les quatre premiers mois de l’année. C’est pourquoi nous appelons à l’ouverture rapide des négociations du volet économique de la convention pharmaceutique, afin d’obtenir sans délai une revalorisation de nos honoraires de dispensation. D’autant que le gouvernement semble décidé à donner un nouveau tour de vis sur les dépenses de santé dans le cadre du prochain budget de la Sécurité sociale. Il nous faut donc dès à présent préparer la rentrée car les discussions à venir s’annoncent serrées. En attendant, malgré les difficultés actuelles, je vous souhaite à toutes et à tous un très bel été.

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