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Prendre en charge une lombalgie aiguë

Alors que 90 % des adultes souffrent ou souffriront un jour de lombalgie, l’officinal doit être à même d’écarter les situations délicates et de prodiguer les conseils adaptés.

Par Élise Brunet

les questions à poser

 

  • Comment cette douleur est-elle apparue ?
  • Avez-vous d’autres symptômes ? De la fièvre ?
  • Cette douleur est-elle localisée ? S’étend-elle par exemple le long de la jambe ?
  • La douleur s’améliore-t-elle au cours de la journée ? S’aggrave- t-elle pendant la nuit ?

 

les limites du conseil

  • Douleur conséquente à une chute ou à un coup.
  •  Douleur associée à de la fièvre, à des frissons (suspicion de pyélonéphrite), à des troubles gynécologiques (infection gynécologique haute possible) et/ou intestinaux.
  • Douleur irradiant dans une jambe ou les deux (probable sciatique, cruralgie, hernie discale).
  • Douleur causant une faiblesse, un engourdissement ou un fourmillement dans une jambe ou les deux.
  • Douleur à recrudescence nocturne (signe généralement un phénomène inflammatoire sous-jacent).
  • Douleur persistant sans amélioration plus de deux jours sous traitement.
  • Prudence également en l’absence de cause évidente de lombalgie aiguë : recommander de consulter dans les 48 heures en l’absence d’amélioration.

les conseils bonus

  • Faire les bons gestes au quotidien : plier les genoux pour se baisser, éviter le port de charges lourdes (pousser les objets lourds plutôt que les tirer), se tenir droit. Veiller à avoir une position correcte au travail, en voiture.
  • Éviter les mouvements répétitifs, changer de position régulièrement.
  • Limiter les torsions du dos et pivoter sur ses pieds pour se retourner.
  • Éviter les matelas trop durs ou trop mous, dormir sur le dos ou le côté en chien de fusil. Choisir un oreiller adapté (oreiller anatomique par exemple).
  • Lutter contre un éventuel surpoids.
  • Porter des chaussures confortables, éviter les talons hauts (plus de 5 cm). Préférer les sacs à dos aux sacs à main, en utilisant les deux bretelles.
  • Faire de l’exercice physique régulièrement, en évitant les sports violents, le golf…
  • En cas de douleur, bien que le repos soit bénéfique, ne pas rester alité plus de 48 heures ; reprendre rapidement une activité physique modérée telle que la marche ou la natation.

le traitement

Les indispensables : les traitements par voie orale

  • En l’absence de contre-indications, conseiller un anti-inflammatoire non stéroïdien (ibuprofène 400 mg 3 fois/jour) ou de l’aspirine (1 g 3 fois/jour) pour lutter contre l’inflammation de fond.
  • Peut y être adjoint du paracétamol (jusqu’à 4 g/jour), associé éventuellement à de la codéine (30 mg 4 fois/jour) pour des douleurs importantes.
  • Un décontractant musculaire, la méphénésine (Décontractyl, 1 à 2 cps 3 fois/jour), peut également être conseillé. Toutefois, privilégier la prise le soir en raison du risque de somnolence.

En association : les traitements locaux

  • Les anti-inflammatoires topiques (Voltarène Actigo 1 %, Advilgel…), bien qu’ayant une action fugace et modeste, peuvent être appliqués en complément des traitements oraux 3 fois/jour.
  • Astuce : 2 gouttes d’huile essentielle (HE) d’eucalyptus citronné ou 2 gouttes d’HE d’hélichryse à ajouter au gel ou à la crème potentialisent l’effet anti-inflammatoire.
  • Les patchs anti-inflammatoires (Voltarenplast, Flector Tissugel…), à appliquer sur la zone douloureuse et actifs pendant 8 heures, sont une autre possibilité.
  • La thermothérapie : la chaleur soulage les contractures musculaires. Conseiller une bouillotte, des coussins thermiques réutilisables (Nexcare Coldhot, Actipoche…), à raison de 20 minutes 3 à 4 fois/jour, ou des patchs chauffants (Urgo patch chauffant, Thermacare…) à laisser en place au minimum 8 heures. Un produit topique chauffant, composé généralement d’un révulsif et d’un anti-inflammatoire, peut être utilisé en complément (Lumbalgine…).
  • La ceinture de contention soulage la lombalgie aiguë grâce au soutien qu’elle apporte ; en outre, elle évite les postures inadaptées.

Les autres alternatives

  • Homéopathie : Rhus tox composé, 5 granules 6 fois/jour + Arnigel 3 fois/jour.
  • Astuce : ajouter 2 gouttes d’HE de gaulthérie à de l’Arnigel, pour renforcer son effet anti-inflammatoire et antalgique.
  • Phytothérapie : harpagophytum, jusqu’à 6 gélules/jour en période de crise.

Attention : ne pas associer l’harpagophytum aux médicaments anti-inflammatoires.

  • Aromathérapie : les complexes d’huiles essentielles (Osteoroma, Puressentiel articulations et muscles…) sont intéressants, sous réserve de respecter les contre-indications éventuelles.

 

Sources : Conseils en Pharmacie, D.Ferey, 2e édition, 100 Conseils de comptoir, Nathalie Hervé et Myriam Loriol, 5e édition, Le conseil à l’officine dans la poche, Florence Bontemps, 7e édition, www.pharmaciedelepoulle.com

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