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Fabrice Camaioni

Vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

© nicolas kovarik

Prévention toute !

Le rôle des pharmaciens dans la prévention s’étoffe chaque jour un peu plus. Nous participons, entre autres, au dépistage du cancer colorectal, délivrons gratuitement des préservatifs aux moins de 26 ans depuis le début de l’année et, prochainement, dans le cadre du programme national de lutte contre le tabac 2023-2027, nous devrions pouvoir prescrire des substituts nicotiniques aux candidats à l’arrêt du tabac. En matière de vaccination, nous changeons de braquet : nous avons désormais la possibilité non seulement d’administrer un certain nombre de vaccins, mais aussi de les prescrire aux personnes âgées de 11 ans et plus. Et ce n’est pas tout. Les pouvoirs publics comptent aussi sur nous pour mener des entretiens de prévention aux âges clés de la vie dont le démarrage n’est plus qu’une question de temps. Je n’oublie pas non plus que le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoit que tous les pharmaciens, qu’ils appartiennent à une structure d’exercice coordonné ou non, puissent prendre en charge les cystites et les angines dans leur officine. La liste pourrait encore s’allonger.

« Notre profession
a besoin d’être plus
que jamais soutenue.
Pas d’être pénalisée. »

 Toutes ces missions constituent la juste ­reconnaissance de notre compétence au service de la population et de la santé publique et sont dans la continuité de notre implication durant la crise sanitaire. Mais cela a une limite : la taille de nos équipes. Si la grande majorité des officinaux est prête à relever le défi de la prévention, bon nombre d’entre eux ne pourront s’investir faute de bras et de moyens financiers. De fait, il est essentiel que les négociations avec l’Assurance maladie portant sur le volet économique de la nouvelle convention débouchent sur une revalorisation de notre cœur de métier, la dispensation, et de la rémuné­ration de nos actes. C’est LA condition pour maintenir nos entreprises à flot et rendre attractif notre secteur d’activités. 
La balle est aujourd’hui dans le camp du nouveau ministre de la Santé Aurélien Rousseau et de l’Assurance maladie. Le gouvernement doit se donner les moyens de ses ambitions en engageant, enfin, une politique de santé ne se résumant pas à des coupes budgétaires sans cesse plus drastiques. Le PLFSS pour 2024 prévoit pas moins de 1 milliard d’euros d’économies supplémentaires ! De même, la menace, toujours présente, d’une baisse de nos remises sur les génériques doit être définitivement écartée. À l’heure des pénuries de médicaments et des fermetures d’officines sur fond de désertification médicale, notre profession a besoin d’être plus que jamais soutenue. Pas d’être pénalisée. 

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