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Philippe Gaertner

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

© Miguel Medina

Quelques fondamentaux

Deux mois. C’est le délai que nous nous sommes fixé pour aboutir à la signature de la nouvelle convention pharmaceutique, qui orientera les cinq prochaines années. Vu l’ampleur de la tâche, ces huit semaines ne seront pas de trop. Dans cet intervalle, nous devrons avoir posé les bases de nouveaux honoraires pour continuer à dégager la pharmacie de l’ornière des baisses de prix sur les médicaments remboursables. De 53 % aujourd’hui, ces honoraires pourraient monter à 75 % de la rémunération de l’officine dans quelque temps… il y a encore deux ans, leur proportion était de 0 %, c’est dire le chemin parcouru depuis ! Pour autant, même si j’ai la certitude que la voie empruntée est la bonne, nous ne devons pas relâcher notre attention. En signant la convention de 2012, l’Assurance maladie est devenue un interlocuteur majeur de la profession quant à sa rémunération. Aujourd’hui, elle doit donc assumer ce rôle en proposant à l’officine les moyens de déployer les nouvelles missions et de relever les défis d’un système de santé en perpétuel mouvement.

« L’Assurance
maladie doit
s’engager
à nos côtés. »

C’est en ayant à l’esprit que les officines sont aussi des entreprises comme les autres que cette négociation doit être abordée. Comment raisonnablement espérer que nous augmentions nos salariés dans les années à venir si l’Assurance maladie – à l’origine de près de 75 % de la rémunération des pharmacies – ne s’engage pas à nos côtés dans cette même période ? À mon sens, ce serait inenvisageable : des délivrances de qualité doivent être valorisées à tout point de vue. J’en veux pour preuve ma détermination à voir naître de ce texte un cadre clair pour les interventions pharmaceutiques. Malgré les difficultés techniques, malgré les écueils pratiques, elles sont un axe de développement majeur de notre métier. 
Je ne finirai pas cet éditorial sans rappeler un autre de nos engagements, qui concerne, lui, le réseau. Je veux parler des officines succursales. La menace qu’elles représentent n’est pas tout à fait écartée à l’heure où j’écris ces lignes. Il faut le redire simplement et sans relâche pour ne laisser subsister aucune ambiguïté sur le sujet : nous n’accepterons pas que, dans l’ordonnance actuellement en négociation avec le ministère de la Santé, ni dans aucun autre texte d’ailleurs, soient créées des officines de seconde zone. L’unicité de lieu d’exercice n’est pas une lubie passagère mais un bien commun que nous nous devons de protéger.

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