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Philippe Besset

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

© ANH LENOIR

Santé et proximité

La Fédération défend ardemment les trois piliers sur lesquels repose l’exercice officinal : le monopole de délivrance des médicaments par les pharmacies, la détention du capital par les seuls pharmaciens et la répartition harmonieuse des officines sur l’ensemble du territoire. Et notre engagement au service des patients pourrait se résumer en deux mots : santé et proximité. 
Le gouvernement qui vient d’être nommé nous donne des raisons de croire qu’il partage notre vision et qu’il accompagnera les évolutions que nous appelons de nos vœux. 
Le Premier ministre Jean Castex est un expert des questions de santé qui, en tant que coordinateur de la stratégie nationale de déconfi­nement, nous a montré sa sensi­bilité aux préoccupations des pharmaciens d’officine, en particulier ceux exerçant en milieu rural. Reconduit dans ses fonctions de ministre de la Santé, Olivier Véran, connaît bien, lui aussi, le rôle essentiel joué par les pharmaciens dans notre système de soins, en particulier durant la crise sanitaire. « Les pharmaciens sont au plus près de nos concitoyens et des professionnels de santé, et la présence partout sur le territoire des officines est une chance », déclarait-il récemment au Pharmacien de France (n° 1321), se disant par ailleurs ouvert à de nouvelles évolutions de la profession. Enfin, nous aurons également sans aucun doute l’écoute du nouveau ministre délégué auprès du ministre de l’Économie chargé des Petites et Moyennes Entreprises, Alain Griset. Jusqu’à présent prési­dent de l’Union des entreprises de proximité (U2P), à laquelle adhère la FSPF via l’UNAPL, il est en effet convaincu que les officines de proximité représentent « un élément majeur de la continuité de services aux patients mais également de l’aménagement du territoire », comme il l’affirmait dans nos lignes en juin 2019 (n° 1311). Défenseur du monopole pharmaceutique, il estime que la vente de médicaments par la grande distribution renforcerait l’attrait pour cette dernière au détriment des officines de quartiers ou de centres-villes et, plus largement, des commerces de proximité. « En réalité, sous couvert d’amélioration de la concurrence, on supprime toute règle. Ce  n’est pas de l’économie libérale, c’est le Far West ! », expliquait-il alors. 
Ces nominations sont donc autant de signaux positifs pour l’avenir de notre profession. Les conclusions du « Ségur de la santé » et le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale nous donneront la tendance de l’exécutif pour le réseau officinal. Comme toujours, nous jugerons ce gouvernement à ses actes.

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