Le réseau des pharmacies doit évoluer, le réseau des pharmacies doit se moderniser, le réseau des pharmacies doit se rapprocher encore plus des patients. Ces trois objectifs, tout le monde les partage : les pouvoirs publics – inquiets de voir les volets de nos officines se clore là où les médecins « déplaquent » –, les représentants de la profession – Ordre et syndicats sont unis sur la question –, mais également les pharmaciens eux-mêmes, conscients des enjeux.
La profession doit pouvoir se doter des moyens juridiques, techniques et fiscaux pour garantir la continuité des soins.
« Il n’y a pas de
secret : pour garantir
l’excellence, il faut
des moyens. »
Le dernier rapport IGF/Igas est formel : 97 % des Français sont à moins de 10 minutes en voiture d’une officine et à peine 1 Français sur 1 000 à plus de 20 minutes. À lire ce document tant attendu, on est loin des admonestations de celui de 2013 sur les professions réglementées : le propos est constructif et certaines propositions pourraient servir de base de travail… même si elles ne sont pas toujours suffisantes. Car, derrière le verbiage technique, des mots comme « loi de répartition démogéographique », « quorum », « gels des licences », « zones de surdensité », il y a des entreprises et leurs salariés mais aussi des patients. Autant de réalités que nous avons toujours choisi de ne pas ignorer en rappelant que l’accessibilité ne se mesure pas en temps de trajet : la bonne unité de mesure pour la population est et doit être le nombre d’officines par habitant. Le mois de décembre permettra, je l’espère, d’entériner l’« ordonnance réseau » que nous avait promise notre ministre de la Santé Marisol Touraine dans « sa » loi en 2015.
Les pharmacies ne sont pas des commerces comme les autres : nous avons la responsabilité d’un service public de distribution du médicament de haute qualité, un des meilleurs du monde. Cela, les politiques de tous bords et les patients de tous horizons le reconnaissent. Mais il n’y a pas de secret : pour continuer dans cette voie d’excellence, les pouvoirs publics devront y mettre des moyens, à travers un financement pluriannuel dont nous attendons encore de connaître les montants. C’est cette ambition que nous ne devrons pas trahir dans les mois qui viennent quand il s’agira de s’asseoir ensemble à la table de l’Assurance maladie et de vous assurer le meilleur accord possible pour les cinq ans à venir. Soyez certains que nous ne lâcherons rien.