La signature de l’avenant sur les honoraires par la FSPF seule le 21 mai dernier a fait couler beaucoup d’encre. À écouter certains, nous aurions paraphé ce texte sans consulter les pharmaciens, sans même tenir compte de l’avis des uns et des autres, ni avoir à cœur l’avenir de notre métier. Si l’on se contente d’arguments populistes à la petite semaine pour se faire son opinion ou construire une ligne politique, c’est certainement suffisant.
Mais la réalité est tout autre : tous les pharmaciens que nous avons rencontrés, pendant notre Tour de France et depuis lors, ont les pieds sur terre. Et ils soutiennent cette étape indispensable des honoraires à la boîte – 0,80 euro en 2015 et 1 euro en 2016 – que nous venons d’entériner. Ils nous ont fait part, bien entendu, de leurs incompréhensions, quand il y en avait, et de leurs inquiétudes concernant l’environnement économique – comment ne pas en avoir ? Mais aussi de leur envie de voir leur métier sauvegardé et développé. C’est pour cette dernière raison qu’ils soutiennent la réforme que nous entreprenons avec l’Assurance maladie. Ils savent que le grand soir de la rémunération officinale n’est pas pour demain.
« Les pharmaciens soutiennent la signature de l’avenant sur les honoraires. »
L’avenir se construit pierre à pierre, on ne peut surmonter les défis techniques et éthiques, en particulier l’égalité de traitement entre les pharmacies, du jour au lendemain. Il était primordial que cette évolution des honoraires préserve l’équité entre officines et nous n’avons rien cédé sur ce point. Je le répète : cette réforme est juste parce qu’elle est équilibrée et permet de décorréler notre rémunération des baisses de prix incessantes décidées par les autorités.
Elle ne nous détache pas pour autant de notre dépendance aux volumes. J’en suis bien conscient. Tout comme l’en ont été le conseil d’administration et l’assemblée générale des présidents des syndicats départementaux de la FSPF au moment de ratifier l’avenant sur les honoraires. Mais c’était une première étape indispensable avant d’envisager la suite.
Quand, dans deux ans, la FSPF négociera le futur avenant pour les honoraires à l’ordonnance, la très grande majorité des pharmaciens qui, comme tous les entrepreneurs, n’ont pas la mémoire courte, se souviendra que rien n’aurait été possible sans la signature du 21 mai dernier. Et ils se féliciteront que la FSPF ait décidé de franchir cette étape.