Le procès qui se tiendra les 14 et 15 septembre prochains à Clermont-Ferrand a valeur de symbole. Sur le banc des accusés : trois pharmaciens – Jacky Maillet, président de l'Association nationale de la pharmacie vétérinaire d'officine, Philippe Lépée, vice-président de l'Uspo, et Philippe Augier, ex-secrétaire général de l'Union nationale de la pharmacie vétérinaire en officine (UNPVO) – pratiquant la délivrance de médicaments vétérinaires, une activité sous les feux judiciaires depuis de nombreuses années, cette affaire ayant d'ailleurs été initiée en 2009. Pour tenter de sauver une activité devenue marginale pour l'officine, une pétition a été lancée par la FSPF le 7 septembre. Avec deux demandes : le syndicat réclame aux ministères de la Santé et de l'Agriculture l'ouverture « d'un Grenelle de la pharmacie vétérinaire afin de repositionner le pharmacien d'officine ». La seconde demande est une pierre jetée dans le jardin de l'Ordre des pharmaciens.
L'Ordre partie civile
Il est en effet demandé à l'institution de se « désister de son action civile » ; l'Ordre se serait « délibérément constitué partie civile dans cette affaire » et, par « excès de zèle [...], condamnerait à terme toute possibilité de délivrance des médicaments vétérinaires par les pharmaciens d'officine ». Alain Delgutte, président de la section A de l'Ordre des pharmaciens, s'explique : « Ce n'est pas un excès de zèle de notre part ; l'Ordre se porte partie civile dans toutes les affaires judiciaires [impliquant des pharmaciens, NDLR] mais nous ne sommes pas dans l'accusation et nous ne voulons pas la disparition de médicaments vétérinaires à l'officine. » Si l'institution ne se retirera donc pas du procès, Alain Delgutte approuve l'ouverture d'un Grenelle de la pharmacie vétérinaire. La balle est dans le camp des juges et des ministères concernés.