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Les patients s'estiment floués

Payer pour refuser la substitution ? France Assos Santé rappelle l’obligation de prescription en DCI.

© FOTOLIA/ADRAGAN

L’Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé, France Assos Santé, ne goûte pas vraiment la mesure du dernier plan de financement de la sécurité sociale (PLFSS) visant à moins rembourser les patients réfractaires à la substitution. Non qu’elle ne partage pas « pleinement l’objectif annoncé de financer l’accès précoce aux médicaments innovants par l’économie collective réalisée grâce à la plus grande part de médicaments génériques », mais tout simplement parce qu’elle estime que les premiers visés, les patients, ne sont pas les premiers à blâmer.

Rappel à la loi

Le collectif de patients et d’usagers assure qu’il convient aujourd’hui de « promouvoir le médicament générique par une pédagogie adaptée » et, à ce titre, n’hésite pas à rappeler que « depuis le 1er janvier 2015, les médecins sont censés prescrire en dénomination commune internationale (DCI) ». C’est pour le patient le meilleur moyen de lever « cette incompréhension entre son médecin qui lui a prescrit un nom de médicament et son pharmacien qui lui en vend un autre ».

Laisser-aller

France Assos Santé enjoint donc poliment mais fermement les « pouvoirs publics [à] rendre effective [la] prescription en DCI et d’en mesurer l’impact sur l’évolution de la part de marché en France » avant « de sanctionner financièrement le patient qui fait confiance à son médecin d’abord ». Son président, Alain-Michel Ceretti, mâche un peu moins ses mots. Regrettant qu’il n’y ait dans ce PLFSS « aucune mesure qui invite le médecin à la prescription en DCI », il estime également qu’ « il n’y aurait aujourd’hui aucun problème si les préconisations des Assises du médicament de 2012 avaient été suivies d’effet » et que la loi était respectée. Très remonté, il fustige « un laisser-aller » et déclare que les patients sont « en train de payer l’incurie des pouvoirs publics doublée de la non-volonté de changement des médecins ». Difficile d'être plus clair.

Par Benoît Thelliez

4 Octobre 2018

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