L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte, dans un Point d’information paru le 18 avril, sur le probable rôle aggravant de l’ibuprofène et du kétoprofène en cas d’infection. Les résultats d'une enquête de pharmacovigilance portant sur les neufs dernières années ont mis en évidence 337 cas de complications infectieuses graves avec l’ibuprofène et 49 avec le kétoprofène. Plus inquiétant encore, ces événements à l’origine d’hospitalisations, de séquelles, voire de décès ont été observés après de très courtes durées de traitement (deux à trois jours), y compris lorsque la prise de l’un de ces deux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) était associée à une antibiothérapie. L’analyse de ces cas et des données de la littérature suggèrent que les infections, en particulier à streptocoque, pourraient être aggravées par ces deux molécules.
Le paracétamol avant tout
L'enquête a relevé que l’ibuprofène et le kétoprofène avaient été prescrits ou pris en automédication dans le cadre de fièvres, piqûres d’insecte, infections pulmonaires ou ORL (angine, otite…). L’ANSM rappelle donc aux patients et aux professionnels de santé que le paracétamol doit être privilégié en cas de douleur et de fièvre, notamment dans un contexte d’infection courante. En cas d’utilisation d’AINS, le traitement doit se faire à la dose minimale efficace pendant un laps de temps le plus court possible (trois jours en cas de fièvre et sept jours en cas de douleur). Concernant la varicelle, il est rappelé que la prise d'AINS est à proscrire dans cette pathologie puisqu'elle peut être à l’origine de complications cutanées bactériennes graves (fasciite nécrosante). Bien que cette recommandation ne soit pas nouvelle, l’Agence constate avec regret que son application n’est pas systématique. Toutes ces données et rappels devraient pousser les équipes officinales à redoubler de vigilance lors du conseil dans les cas de douleurs et de fièvre.