L'union fait la force et permet d'édicter des recommandations. Dans le contexte pandémique, la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), en partenariat avec le réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV), l'Association française des centres d'addictovigilance, le Collège national de pharmacologie médicale, l'Association nationale des enseignants de pharmacie clinique, en lien avec l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et le ministère de la Santé (DGS), ont mis en place un site qui recense, sous forme de questions/réponses, les bonnes pratiques concernant les médicaments.
Premier conseil : éviter les anti-inflammatoires sur des douleurs localisées. « La solution la plus sûre en période de Covid-19 » reste « d'éviter l'application d'anti-inflammatoires » sur une entorse, une tendinite, une déchirure musculaire, une poussée rhumatismale. Quant à savoir « quels médicaments [privilégier] pour traiter les douleurs aiguës » comme un mal de tête, une entorse, des règles douloureuses… les experts répondent qu'« il faut privilégier en première intention le paracétamol ». Concernant les antalgiques plus puissants, comme ceux contenant de la codéine, du tramadol ou de la poudre d'opium, ils « sont indiqués sur ordonnance en cas de douleurs plus intenses ou résistante au paracétamol et en l'absence de symptômes respiratoires ». Il convient également d’« éviter les anti-inflammatoires habituellement utilisés pour la douleur (type ibuprofène, kétoprofène…) pendant l'épidémie de Covid-19, au même titre que l'aspirine à dose anti-inflammatoire ou antalgique (plus de 500 mg par prise) ».
Ne pas arrêter les traitements de fond
Autre sujet épineux : le soulagement des migraineux. En l'absence de signes respiratoires, « il est possible de poursuivre le traitement de crise habituel en privilégiant les triptans et en limitant les AINS aux crises sévères rebelles aux triptans seuls ». Dans tous les cas, les recommandations sont très claires : « Il ne faut en aucun cas arrêter [les] traitements de fond, quelle que soit la pathologie concernée, sans l'avis de [son] médecin généraliste ou spécialiste ». Outre « une recrudescence des symptômes douloureux », l'arrêt brutal de traitements tels que les anti-dépresseurs est en effet susceptible de provoquer un syndrome pseudo-grippal qui pourrait être confondu avec des signes d’infection au coronavirus.