À compter du 12 juin 2024, le dispositif francilien Asafo est étendu à toute la France. Cet outil, qui permet de signaler et consulter les fausses ordonnances déclarées par ses pairs, est désormais intégré au portail amelipro. « La Cour de cassation a jugé que le pharmacien doit utiliser tous les moyens à sa disposition pour détecter une fausse ordonnance. S’il ne le fait pas et que celle-ci s’avère frauduleuse, l’Assurance maladie peut refuser la prise en charge et le pharmacien se retrouver avec un indu », explique Philippe Besset.
Sa proposition de tester ce nouvel outil en amont du lancement n’ayant pas été retenue, le président de la FSPF s’inquiète de sa pratique au comptoir. Face à un individu menaçant, devra-t-il ruser pour retenir l’ordonnance le temps de la scanner sur Asafo ou d’en faire une copie discrète avant de la rendre sans la délivrer ?
Philippe Besset est formel : « Je ne veux pas que les confrères se mettent en danger. Dans ce cas, il faut qu’ils puissent délivrer et, a posteriori, qu’ils indiquent la mention "délivrance sous contrainte" permettant à la fois d’éviter un indu et d’informer les forces de l’ordre. » L’idée vient d’être soumise à l’Assurance maladie. Celle-ci a proposé, dans le cadre des négociations conventionnelles, un Rosp de 100 euros dès lors que les pharmaciens consultent Asafo au moins une fois par semaine sur 90 % de l’année, soit 46 fois par an.