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De l’ordonnance numérique à l’appli carte Vitale

D’ici au mois de mars, l’ordonnance numérique devrait se déployer pleinement à l’officine. Une date qui concorde avec la prescription des antalgiques de palier 2 sur ordonnance sécurisée et la généralisation de l’appli carte Vitale.

© adobestock_deemerwha studio

Le dernier comité technique paritaire permanent national (CTPPN), qui a réuni les syndicats et l’Assurance maladie le 22 janvier dernier, a permis de faire le point sur le déploiement de l’ordonnance numérique, censée être généralisée depuis le 31 décembre 2024. Mais à date, trois logiciels officinaux sont encore dans la phase dite « de présérie », cette étape supplémentaire exigée par l’Assurance maladie après obtention du référencement Ségur, et qui consiste en un test en vie réelle auprès d’un nombre limité de médecins et de pharmaciens.
Les derniers détails sont donc en passe d’être réglés et le déploiement devrait être complet « en février-mars », a indiqué Philippe Besset, président de la FSPF, lors de son Live hebdomadaire. À temps pour l’entrée en vigueur de l’obligation de prescription sur ordonnance sécurisée des antalgiques de palier 2. Celle-ci a justement été repoussée du 1er décembre 2024 au 1er mars 2025 pour tenir compte du retard de certains éditeurs de logiciels officinaux et donc des près de 5 000 pharmacies dont l’outil informatique ne permettait pas de lire une ordonnance numérique.

L’outil du quotidien

« Aujourd’hui, une officine sur deux a déjà traité au moins une ordonnance numérique, se réjouit Philippe Besset. Nous constatons néanmoins que ce n’est pas toujours fluide : les pharmaciens ne doivent pas hésiter à nous faire remonter les bugs qu’ils rencontrent. J’en profite d’ailleurs pour appeler les éditeurs de logiciels à se mettre en ordre de marche pour la V3 du cahier des charges de l’ordonnance numérique, qui apporte des améliorations et des corrections aux bugs rencontrés, sinon, c’est notre quotidien qui va être impacté par le manque d’évolution. » À ses yeux, l’ordonnance numérique doit devenir « notre outil du quotidien à fin 2025 ».
En outre, l’Assurance maladie a confirmé aux syndicats qu’elle met à la disposition des éditeurs de logiciels, comme cela est prévu dans le programme Ségur, l’ensemble de ses documents d'appui aux interventions des pharmaciens, que ce soit pour les entretiens pharmaceutiques ou les bilans partagés de médication. Dès lors que les éditeurs les intègrent bien dans les logiciels, les pharmaciens peuvent directement accéder aux différents formulaires.

Contrôle des droits des assurés

Parallèlement, l’Assurance maladie a annoncé la généralisation de l’appli carte Vitale à la France entière au 18 mars prochain. Celle-ci ne remplace pas la carte Vitale mais se présente comme une alternative pour les affiliés à l’Assurance maladie, la MSA et la MGEN qui peut être utilisée chez tous les professionnels de santé, et notamment en pharmacie. « Nous allons pouvoir contrôler les droits des assurés via l’appli carte Vitale, nous travaillons sur le sujet », précise le président de la FSPF. En revanche, déplore-t-il, les bénéficiaires de l’aide médicale de l'État (AME) se voient délivrer une carte spécifique à partir de laquelle il n’est pas possible de s’assurer des dates de début et de fin de droits. Un problème que le syndicat pointe depuis des années. « La seule réponse que nous avons obtenue, c’est qu’il n’y aura jamais de droits AME sur une carte Vitale ou sur l’appli, ce qui ne règle pas notre problématique de garantie de paiement. »

Par Mélanie Mazière

24 Janvier 2025

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