Le directeur général de l’Assurance maladie a finalement cédé, en partie, devant l’évidence d’une catastrophe annoncée. Le 1er juin prochain devait en effet voir la mise en application stricte de la mesure conditionnant le remboursement des trois analogues du GLP-1 indiqués dans le diabète (Ozempic, Victoza et Trulicity) à la remise d’un formulaire signé du médecin établissant la pertinence de sa prescription et conditionnant son remboursement.
Mais, à trois jours de l’échéance, les dernières données remontées par IQVIA établissent que moins de la moitié des plus de 700 000 patients concernés par ce traitement ont pu fournir le document. Des chiffres qui ne laissent aucun doute sur la survenue d’une situation chaotique dès la semaine prochaine.
La responsabilité au prescripteur
Mobilisée depuis plusieurs mois, la FSPF n’a eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme, réussissant à obtenir deux reports successifs de la mesure. Ces derniers jours, Philippe Besset a interpellé à plusieurs reprises les associations de patients, la Cnam et le ministère de la Santé afin de trouver une solution permettant à des milliers de patients de ne pas se retrouver sans traitement. Une opiniâtreté qui a porté ses fruits puisque le président du syndicat annonce, ce 25 mai, « avoir obtenu de l’Assurance maladie un aménagement, certes imparfait, mais qui dégage la responsabilité du pharmacien et laisse le patient négocier lui-même avec son médecin prescripteur ».
Pas de tiers payant sans formulaire
Concrètement, « à partir du 1er juin et à titre transitoire, le tiers payant ne sera plus possible sans mention du code PRR mais les officinaux pourront établir un Cerfa permettant au patient de se faire rembourser s’il joint une copie du formulaire, même obtenu a posteriori », explique Philippe Besset
Pour la Cnam, ce moratoire, d’une durée de trois mois, est une manière de continuer à mettre la pression sur les prescripteurs qui s’opposent à la mesure sans pénaliser totalement les patients. Du côté des pharmaciens, le président de la FSPF rappelle que la position de son syndicat demeure inchangée et que « l’ordonnance numérique doit venir remplacer au plus vite toutes les mesures de sécurisation au format papier qui embolisent le temps pharmacien ».