N°1368
Mars 2025

Les antiémétiques antidopaminergiques favorisent les AVC ischémiques

Une étude vient de mettre en évidence le risque accru d'AVC ischémique au moment de l'initiation d'un traitement par dompéridone, métoclopramide ou métopimazine.
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par Alexandra Chopard
Le 25 mars 2022

Chaque année en France, 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Environ 80 % d’entre eux sont des infarctus cérébraux ou AVC ischémiques, liés à l’occlusion d’une artère cérébrale par un caillot sanguin. Parmi les causes favorisant la survenue d’un tel accident figure la prise d’antipsychotiques, un effet iatrogène connu depuis les années 2000. Mais à présent, une autre classe médicamenteuse semble également impliquée dans ces accidents ischémiques, celle des antiémétiques tels que la dompéridone, le métoclopramide ou la métopimazine. Le point commun entre ces deux classes ? Leur effet antidopaminergique.

Un risque augmenté en début de traitement

Des chercheuses et chercheurs de l’Inserm/université de Bordeaux (Centre de recherche Bordeaux Population Health) et du CHU de Bordeaux viennent de rendre publics les résultats d’une étude sur le sujet. Ceux-ci « mettent en évidence une association entre la prise de ces médicaments et le risque de présenter un AVC ischémique ». Plus précisément, « les analyses ont retrouvé une plus forte consommation d’antiémétiques dans les jours précédant l’AVC marquée par un pic d’initiation de traitement sur cette période. Ce résultat suggère qu’il y aurait une augmentation du risque d’AVC ischémique en début d’utilisation de ces médicaments ». Une découverte dont l’impact pourrait être important, tant le recours aux molécules concernées est fréquent – en 2017, plus de 4 millions de personnes avaient eu au moins un remboursement de métopimazine, le plus utilisé d’entre elles.
Pour Anne Bénard-Laribière, l’une des auteurs de l’étude, les recherches doivent continuer pour « apporter des indications sur la fréquence de cet effet indésirable », un paramètre qui n’a pas pu être mesuré compte tenu de l’approche méthodologique retenue. En outre, « disposer d’informations précises sur les sous-types d’AVC ischémiques et leur localisation permettrait également d’explorer les mécanismes en cause ». Une affaire à suivre, donc.

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