C’est certainement l’enseignement à tirer de la réunion de ce mercredi 30 avril organisée par l’Assurance maladie et consacrée aux résultats de l’année 2024 selon l’observatoire conventionnel de la rémunération officinale. « Cet observatoire s’arrête au 31 décembre 2024 donc les données présentées sont davantage des confirmations que des informations », a prévenu d’emblée le président de la FSPF lors de son Live hebdomadaire. Néanmoins, Philippe Besset a rapidement mis le doigt sur un problème nouveau : les remises génériques sont en baisse pour la toute première fois, et ce, malgré l’élargissement du répertoire.
En cause ? Les ruptures d’approvisionnement. De ce fait, « nous n’avons pas pu bénéficier pleinement des contrats que nous avons passés avec les laboratoires de génériques, ce qui induit une baisse de rémunération de près de 40 millions d’euros sur l’année », déplore-t-il.
Malus sur la Rosp
Une problématique déjà bien identifiée par la FSPF qui remarque que « les ruptures jouent sur de nombreux pans de l’économie de l’officine ». C’est pour cette raison que Philippe Besset a insisté dans son propos liminaire sur les malus infligés à la Rosp Bon usage des produits de santé dite Bups (incluant plusieurs indicateurs liés aux génériques), versée il y a quelques mois, pour non-substitution d’un princeps pour des motifs d’urgence, de rupture ou de stabilité. « J’ai demandé de regarder au cas par cas les ruptures de médicaments qui ont généré ces motifs de non-substitution et, plus largement, qu’on intègre la possibilité de non-substitution pour cause de rupture afin que cela soit identifié et exclu des calculs. La Cnam s’est engagée à faire des travaux pour l’objectiver et à revenir vers nous. » Le président de la FSPF note d’ailleurs que de nombreux confrères ont fait remonter, avec raison, des réclamations sur ce même sujet dans les commissions paritaires locales (CPL).
Variable d’ajustement
Malgré ces bémols, la rémunération officinale en 2024 hors Covid a augmenté de 151 millions d’euros par rapport à l’année précédente (+ 2,1 %), « ce qui est conforme à ce que nous attendions », et de 65 millions d’euros (+ 0,9 %) si l’activité Covid est incluse. Celle-ci va disparaître totalement sur l’exercice 2025 avec le déremboursement des Trod au 1er mars dernier. « Cette hausse de la rémunération est la plus forte que nous ayons connue, mais elle doit être mise en regard de l’évolution des charges qui est plus importante, rappelle Philippe Besset. J’espère que la mise en œuvre de l’avenant en janvier 2025 va permettre aux confrères d’avoir des ressources qui augmentent plus vite que les charges. Si ce n’est pas le cas, la seule variable d’ajustement c’est le revenu des pharmaciens. » Réponse lors du prochain observatoire conventionnel de la rémunération officinale qui aura lieu à l’automne prochain et portera sur les six premiers mois de 2025.