N°1370
Mai 2025

Les solutions de la FSPF pour redresser les comptes

Prévention, confiance et rationalisation. C’est sur ces trois piliers que la FSPF propose de s’appuyer pour « redresser les comptes [de la Sécurité sociale] sans sacrifier la santé ».

© adobestock_YiuCheung
par Mélanie Mazière
Le 06 juin 2025

De façon inédite, la commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) a réuni « les acteurs de sa gouvernance », à savoir les parlementaires, les partenaires sociaux et les ministres concernés, le mardi 3 juin 2025. L’objectif ? Dresser l’état des lieux des comptes de la Sécurité sociale et réfléchir collectivement aux leviers de redressement. Ce que le ministère de l’Économie a qualifié de « moment clé de dialogue et de transparence, qui marque le lancement d’un travail partagé en vue du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 ».
Pour le président de la FSPF, Philippe Besset, c’était l’occasion idéale de présenter les pistes de son syndicat. « Après six heures de travail au sein de cette commission, nous avons abouti à un diagnostic partagé qui va s’accroître dans les années à venir du fait du vieillissement de la population, et donc à un besoin à la fois de rationalisation des soins et d’augmentation des ressources », a-t-il expliqué dans son Live hebdomadaire. Lors de son intervention à la CCSS, Philippe Besset a d’abord tenu à insister sur le fait que « le redressement des comptes n’était pas forcément synonyme d’une dégradation des soins », exhortant le gouvernement « à écouter les professionnels de terrain pour mettre en place des mesures de bon sens afin de répondre aux Français qui demandent [justement] plus de santé et de proximité, sans dégradation de la qualité des soins ».

Vaccination et dépistage

Face à la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, qui présidait la CCSS, le président de la FSPF a plaidé pour une méthode fondée sur la prévention, la confiance et la rationalisation. Qualifiée par la Cour des comptes de « première source d’économies pour le système de santé », la prévention est justement l’un des principaux axes développés dans la dernière convention pharmaceutique, signée en 2022 avec l’Assurance maladie. « Les pharmaciens d’officine y prennent déjà toute leur part, a rappelé Philippe Besset. Les missions de vaccination et de dépistage qui leur sont confiées peuvent encore être élargies, sous réserve que les officines de proximité disposent des moyens matériels et humains à la hauteur. »
Car si le maillage du réseau reste, malgré une accélération des disparitions d’officines ces deux dernières années, harmonieux, « la perspective de déserts pharmaceutiques s’accompagne du risque d’aggravation des pathologies, d’engorgement des services d’urgences et de prises en charge plus coûteuses ». C’est pourquoi la FSPF appelle au soutien des pouvoirs publics et au développement de « solutions innovantes pour renforcer l’accès aux soins ». Des solutions qui pourraient d’ailleurs venir des professionnels de terrain et « être mises en œuvre par des accords conventionnels interprofessionnels (ACI) entre médecins traitants, pharmaciens et infirmiers ». Une « méthode fondée sur la confiance », souligne Philippe Besset.

Orientation des patients

Parmi les autres pistes d’économies pour la Sécurité sociale, la FSPF a évidemment appuyé le déploiement des médicaments biosimilaires et hybrides, et défend une meilleure coordination entre soins de ville et soins hospitaliers. « Les pharmaciens ne demandent qu’à contribuer davantage à l’orientation des patients vers les établissements et professionnels de santé adaptés à la fluidité du parcours du patient vers ou depuis l’hôpital, mais se trouvent trop souvent empêchés par un cloisonnement organisationnel dépassé », déplore Philippe Besset. Tout comme ils se heurtent « à des procédures de plus en plus nombreuses et complexes visant à lutter contre la fraude, procédures que l’ordonnance numérique, plus efficace, permettrait de rationnaliser sans contrainte supplémentaire pour l’ensemble des professionnels ».
Charge maintenant au gouvernement de tirer des « solutions consensuelles » de l’éventail de pistes évoquées lors de cette longue réunion. Pour sa part, la FSPF « se réjouit que le Premier ministre ait choisi de s’appuyer sur les propositions des professionnels pour contribuer au redressement des comptes de la Sécurité sociale ». Même si, pour le moment, reconnaît Philippe Besset, « on ne sait pas trop à quelle sauce on va être mangé dans le PLFSS à venir et dans les prochaines années ». Il est néanmoins certain que l’axe de la responsabilisation de tous et en particulier des assurés comme source d’économie n’en est qu’à ses prémices, avec un impact direct au comptoir lorsqu’il faudra expliquer aux patients que le fonctionnement a changé.

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