Le sujet inquiète. L’Assurance maladie a été la première à tirer le signal d’alarme en 2023, les représentants de la profession ont constitué un groupe de travail, la FSPF y a consacré ses Amphis de l’officine de mars dernier, le Sénat a fait plancher une mission d’information qui a abouti à un lourd rapport sur la financiarisation de l’offre de soins en septembre, et « dans la foulée », le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop) a commencé à travailler avec la DGE et la DGOS pour renforcer son pouvoir de contrôle.
Après l’élaboration d’un cahier thématique qui répertorie les pistes pour y arriver et qui devrait « sortir bientôt », les trois instances vont s’atteler aux mesures réglementaires et législatives nécessaires que la présidente du Cnop, Carine Wolf-Thal, espère voir aboutir « au premier semestre 2025 », a-t-elle déclaré lors de la Journée de l’Ordre, le 25 novembre dernier. « Les montages sont complexes, opaques et comprennent parfois mille feuilles de contrats, donc pris un par un, ils ne sont pas dangereux mais c’est l’ensemble qui conduit à une perte d’indépendance du professionnel », explique-t-elle. Son but est donc d’obtenir la transmission de tous les documents nécessaires à son analyse et d’être en capacité d’exercer son contrôle « tout au long de la vie de l’officine ».
Un principe défendu par l’ensemble de la profession et les autorités de tutelle. Parce que, ajoute la présidente de l’Ordre, « cela choque tout le monde de penser que l’Assurance maladie finance des fonds de pension américains » au lieu de réinvestir les financements dans « l’outil de travail » et « le système de santé en France ».