C’est peut-être, avec l’usage thérapeutique de l’hydroxycholoroquine, le sujet qui fait le plus polémique depuis que l’épidémie de Covid-19 a commencé de s’étendre en France. Et les pharmaciens chargés de récupérer les masques de la bien maigre réserve d’État et de les distribuer aux professionnels de santé de leur territoire en savent quelque chose. Les cris désespérés des équipes médicales des établissements hospitaliers et des médecins de ville dépourvus de cette protection élémentaire ne sont pas restés longtemps sans réponse et une chaîne de solidarité inédite au sein du tissu industriel français s’est très vite enclenchée. Outre la mise à plein régime des quatres entreprises françaises fabriquant les précieux modèles FFP2, dont deux avaient même abandonné cette activité en déclin depuis l’arrêt des commandes de l’État en 2012, au moins quarante sociétés de la filière textile-habillement hexagonale se sont proposées pour fabriquer des masques de protection, dont les maisons de luxe du groupe Kering, Yves Saint Laurent, Balenciaga ou encore l’italienne Gucci. À cette nouvelle production, dont le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a fait savoir qu’il comptait bien faire en sorte qu’elle rende la France rapidement autosuffisante en la matière, sont venus s’ajouter les innombrables dons de masques aux hôpitaux issus des stocks de sociétés comme Auchan, BNP Paribas ou encore La Poste, dans des proportions de plusieurs millions d’unités.
