Les médecins l’attendaient au tournant. Le « Pacte de lutte contre les déserts médicaux » présenté par François Bayrou, ce 25 avril, ne reprend finalement pas à son compte la proposition de loi adoptée en début de mois par l’Assemblée nationale qui vise à réguler l’installation des praticiens libéraux sur le territoire. Un désamorçage qui évite une mobilisation d’ampleur plutôt mal venue pour un exécutif qui marche sur un fil depuis la dissolution de juin 2024. Axé sur le principe de solidarité, ce « plan d’action pour renforcer l’accès aux soins des Français » ne se contente cependant pas d’essayer de combler les brèches côté prescripteurs : il contient également des mesures propres aux pharmaciens d’officine.
Généralisation d’Osys
Parmi les solutions envisagées, il est notamment question de « permettre aux pharmaciens d’officine d’assurer directement des premiers soins et de délivrer directement des traitements pour certaines affections courantes ». Une manière de « mettre en œuvre, dans le cas général, l’ensemble de l’expérimentation article 51 Osys », explicite le président de la FSPF dans son Live hebdomadaire. Même si la liste des affections que seront autorisés à prendre en charge directement les pharmaciens n’est pas encore fixée, il est déjà question de patient souffrant de « rhinite allergique saisonnière [qui] pourra se rendre en pharmacie pour recevoir son traitement avec une ordonnance échue », de personne ayant « une infection à la suite d’une piqûre d’insecte [qui] pourra recevoir un traitement », ou encore de l’organisation de la prise en charge, par exemple, « des sinusites aiguës sur la base de protocoles décisionnels validés par la Haute Autorité de santé ». Rappelant que « cela faisait partie des mesures travaillées avec l’ancien ministre de la Santé Frédéric Valletoux », Philippe Besset a expliqué qu’il avait « immédiatement contacté le directeur général de l’Assurance maladie pour, dès que la possibilité réglementaire serait offerte, entrer en négociation afin de fixer les modalités et les tarifs dans le champ du remboursement ».
Soutien au réseau
Concernant le maillage pharmaceutique, le Premier ministre a annoncé qu’il allait modifier la loi pour que ce ne soit plus 260 mais bien 1 000 officines situées en territoire fragile qui puissent être éligibles au dispositif d’aide de 20 000 euros figurant dans l’avenant n° 1 à la convention pharmaceutique, signé en juin dernier entre la FSPF et la Cnam. Il prévoit également de « faciliter la création à titre dérogatoire d’une officine dans une petite commune (moins de 2 500 habitants) où la dernière pharmacie a récemment fermé ». Pour Philippe Besset, cette idée devra être regardée dans le détail car « il y a des cas où la réouverture d’une officine peut nuire à celle du village voisin ».