Lancé à l’été 2024 par la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) et accessible depuis amelipro, Asafo permet aux officines de signaler toute suspicion de fausse prescription, et aux services de lutte contre les fraudes des caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) d’alerter rapidement l’ensemble des pharmacies du territoire. Dans un communiqué du 23 octobre 2025, l’Assurance maladie se félicite qu’en l’espace d’un an, plus de 15 000 suspicions de fausses ordonnances aient été transmises par les officines avec cet outil, et ce, « avec un taux de reconnaissance élevé ». La Cnam précise en effet qu’« après vérification auprès du prescripteur, 3 ordonnances sur 4 ont été confirmées comme étant frauduleuses ». Et ajoute que les CPAM ont quant à elles « enregistré plus de 3 700 fausses ordonnances en complément, repérées à l’occasion de leurs contrôles, permettant d’enrichir encore davantage la base de données des fausses ordonnances confirmées ».
Concernant la nature des trafics, « près de 30 % des médicaments ou dispositifs figurant sur les fausses ordonnances sont liés au traitement du diabète (insuline, capteurs et bandelettes, médicaments antidiabétiques principalement). Les autres médicaments les plus concernés sont des antalgiques (tramadol, codéine en sirop, buprénorphine…) et des médicaments détournés de leur usage (comme l’antiépileptique Prégabaline) ».
Des évolutions à venir…
L’Assurance maladie rappelle par ailleurs que « le service va continuer d’évoluer dans son ergonomie pour […] permettre une reconnaissance plus fine des médicaments et produits les plus susceptibles d’être l’objet de trafics ». Surtout, des travaux sont en cours pour qu’il soit intégré directement dans les logiciels métier des professionnels de santé. Une demande répétée des pharmaciens qui déplorent depuis le début un manque d’ergonomie délétère. Asafo a néanmoins déjà évolué puisque, depuis juillet 2025, les pharmaciens peuvent indiquer s’ils ont déjà contacté le prescripteur afin d’authentifier la prescription et ainsi éviter les sollicitations répétées.
Ces améliorations ne font toutefois pas oublier aux pharmaciens que la mise en place d’Asafo a constitué pour eux une contrainte administrative supplémentaire. Celle-ci s’ajoute en effet à la longue liste de règles spécifiques. La FSPF a d’ailleurs maintes fois regretté un contexte inflationniste de mesures impliquant une surcharge administrative, martelant que, selon elle, le déploiement de l’ordonnance numérique est la réponse simple et adaptée que les officinaux attendent avec impatience.