À l’occasion du lancement d’une campagne de sensibilisation favorisant le bon usage des benzodiazépines, Catherine Paugham-Burtz, présidente de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), a rappelé que les benzodiazépines sont « largement utilisées en France » puisque « 1 Français sur 4 déclare en prendre ou en avoir pris pour traiter son anxiété ou son insomnie ». Si les volumes dispensés sont en baisse de 5 % depuis 2015, la France demeure « le deuxième pays le plus consommateur en Europe après l’Espagne, avec environ 34 comprimés ou gélules consommés par habitant et par an », selon Philippe Vella, le directeur médical de l’Agence. Selon les données de l’Assurance maladie communiquées à cette occasion, 40 % de ces patients traités par benzodiazépines le sont sur des durées trop longues, non conformes aux recommandations. Ces molécules doivent en effet être utilisées « de quelques jours à 3 semaines pour les hypnotiques utilisés pour les insomnies », et pas plus de « 12 semaines pour les anxiolytiques », cela « afin de limiter les effets indésirables ».
Une campagne pour lever le pied
Pour faire passer son message clé – « Anxiété, insomnie : les médicaments, une aide temporaire, pas une solution permanente » –, l’Agence du médicament a élaboré un dispositif de communication à destination du grand public. Parmi les populations cibles particulièrement visées par l’ANSM figurent les jeunes adultes de 18 à 25 ans, car près de 1 personne sur 4 de moins de 30 ans prenant ou ayant pris des benzodiazépines affirme ne pas connaître le risque de dépendance ou celui pour la conduite et l’utilisation de machines. C’est « également dans la population jeune » que l’on « observe une augmentation de la consommation de ces médicaments au cours des dernières années, en particulier dans la population féminine », a noté Philippe Vella.
Autre cible privilégiée, les seniors de plus de 65 ans qui constituent la population la plus concernée par le mésusage.
Le directeur médical de l’Agence a enfin précisé que « ces médicaments sont essentiellement prescrits en ville », par les médecins généralistes (75 % des cas) et les psychiatres (10 %).