Les pistes évoquées le 15 avril dernier par le gouvernement, lors de la conférence des finances publiques du Premier ministre, et les propositions « parfois surprenantes » de la Cour des comptes dans sa note parue le jour suivant, « font craindre de nouvelles coupes dans le budget de la Sécurité sociale », a souligné Lucie Bourdy-Dubois, présidente de la commission Métier pharmacien de la FSPF, lors du live hebdomadaire. Dans ce contexte, « de grands débats sont en cours concernant l’équilibre des comptes publics, des comptes sociaux et des comptes de l’Assurance maladie », confirme le président de la FSPF. Car l’Ondam 2025, rappelle Philippe Besset, dépasse les 260 milliards d’euros, et le budget de la santé représente à lui seul un quart du budget de l’État. Or, un déficit de 30 milliards d’euros est à prévoir « dans les années à venir », qui nécessite de trouver des solutions pour rééquilibrer les comptes.
Concours Lépine
Pour y parvenir, sont mobilisés la Cour des comptes, trois Hauts Conseils* et l’Assurance maladie, cette dernière ayant prévu de consacrer son rapport « Charges et Produits » traditionnellement publié en juillet à l’équilibre des comptes. « L’arbitrage du gouvernement va commencer après le 14 juillet, puis nous entrerons dans la période des projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale (PLF et PLFSS) », analyse Philippe Besset. Considérant la situation politique actuelle, à la fois « explosive et complexe », il ne doute pas d’assister à « un concours Lépine de solutions » et craint que quelques-unes soient « mauvaises, mais retenues par des députés qui maîtrisent mal ce sujet technique ». C’est pourquoi la FSPF se prépare à participer activement à la « boîte à idées » avec ses propres pistes « pour augmenter les recettes et réduire les dépenses ». Un travail qu’elle compte mener non seulement de sa « fenêtre de pharmacien », mais aussi de celles plus générales « de libéral de santé » et « d’entrepreneur ».
Assurance maladie à la française
Le syndicat affûte déjà ses arguments pour contrer ce qu’il jugera être de mauvaises idées. Il a d’ailleurs déjà commencé en s’opposant à la proposition de la Cour des comptes de différencier le montant des remboursements en fonction des revenus. « On paye selon ses moyens et on consomme des soins selon ses besoins, explique Philippe Besset. C’est la règle de l’Assurance maladie à la française et nous allons rappeler que nous y sommes très attachés. » Pour autant, souligne-t-il, la FSPF ne se positionne pas contre toutes les propositions de la Cour des comptes, certaines sont même « intéressantes ». Quoi qu’il en soit, le syndicat souhaite s’investir dès maintenant dans la production de solutions favorables à l’équilibre des comptes et annonce qu’il redoublera d’efforts pour être entendu à partir de l’automne prochain, au moment de l’examen parlementaire des PLF et PLFSS, et même au-delà, « jusqu’à la campagne présidentielle de 2027 ».