Pour élucider cette épineuse question de supposés effets retardés des vaccins anti-Covid, Océane Sorel, thefrenchvirologist sur Instagram (la Bretonne installée à San Diego a franchi le cap des 70 000 abonnés), passe en revue les rares cas d’effets secondaires relevés dans l’histoire de la vaccination, avec leur délai d’apparition. Ainsi, le vaccin oral contre la polio, qui n’est plus utilisé dans les pays industrialisés depuis la fin des années 1990, « peut mener dans de très rares cas, 1 sur 2,4 millions de doses, à une paralysie lorsque le virus atténué contenu dans le vaccin mute dans le corps du patient et retrouve une virulence similaire au virus sauvage », explique la jeune docteure en virologie-immunologie et en médecine vétérinaire. Délai d’apparition post-vaccinale : quatre semaines. Autre exemple : le vaccin contre la fièvre jaune peut, « dans de très rares cas, induire des effets retardés au niveau neurologique, dont des méningo-encéphalites. On estime l’incidence de cet effet secondaire rarissime à 1 cas sur 8 millions de vaccinés. » Délai de survenue : deux à trois semaines. Autres cas : « Le vaccin contre la grippe porcine de 1976 a été identifié comme pouvant induire de rares cas de Guillain-Barré. Cependant, cette même grippe peut induire cette pathologie et le risque d’apparition est 17 fois supérieur à celui lié à la vaccination. Le vaccin ROR peut aussi induire une thrombocytopénie temporaire dans certains cas (1 sur 30 000 vaccinés environ). Il s’agit généralement d’un trouble passager et bénin. » Délai d’apparition : huit semaines.
18 mois de recul, plus les essais !
« Ces effets retardés se produisent en général dans un délai maximum de huit semaines. En d’autres termes, dans toute l’histoire des vaccins, il n’y en a aucun qui ait mené à des effets secondaires apparus des années plus tard. Et le lien entre vaccins et autisme ou sclérose en plaques a été totalement réfuté depuis des années », insiste Océane Sorel. Pour elle, « dans le cas des vaccins contre la Covid-19, à part quelques cas de myocardite qui apparaissent dans les quatorze jours après la vaccination avec un vaccin à ARNm et dont l’issue est souvent très favorable, aucun autre effet secondaire sur le long terme, même rare, n’a été mis en évidence des mois après la vaccination, et ce, plus d’un an et demi après les premiers essais cliniques et après plus de 5 milliards de doses administrées dans le monde ».