Le mythe du vampire se matérialise souvent sous les traits du Dracula de l’écrivain irlandais Bram Stoker, librement inspiré d’un chef local transylvanien du xve siècle, Vlad III « l’empaleur ». La créature légendaire déjà solidement ancrée dans le folklore médiéval d’Europe de l’Est n’est pour autant pas circonscrite à cette partie du monde et possède une portée universelle. L’explication de ce phénomène est peut-être de nature médicale. Si le vampire n’existe pas, une pathologie est cependant à même d’en donner certaines caractéristiques physiques aux personnes qu’elle affecte.
Quand la lumière brûle la peau
Un type particulier de porphyrie, la protoporphyrie érythropoïétique (PPE), entraîne une photosensibilité importante à la lumière et particulièrement aux ultraviolets de type A. Même par temps nuageux ou à travers une vitre, ils peuvent provoquer l’apparition de rougeurs et de vésicules sur les zones exposées de la peau. La protoporphyrine IX, un précurseur de l’hémoglobine qui s’accumule de manière pathologique chez les personnes atteintes – notamment dans les globules rouges, le plasma ou encore le foie –, est responsable de cette réaction. Cette molécule absorbe en effet l’énergie lumineuse et déclenche un processus chimique susceptible d’endommager les tissus avoisinants.
Pâleur et dents de sang
Les malades souffrent en outre d’anémie hémolytique et sont donc souvent très fatigués et extrêmement pâles. La rate étant également affectée, le nombre de plaquettes chute, entraînant des saignements à répétition. À ces symptômes s’y ajoute un autre, qui concoure à l’identification avec la figure mythique : l’érythrodontie ou « dents de sang ». Dans certaines PPE, une coloration rouge des dents peut en effet survenir. Un teint livide, une hyperréactivité à la lumière du jour et un sourire carmin… On peut donc malheureusement ressembler à un vampire.
