Pour améliorer le taux de couverture vaccinale contre la grippe saisonnière, répondre aux besoins de la population française durant l’hiver prochain et éviter la situation de ruptures rencontrée en tout début d’année, la FSPF a appelé les confrères, dès le 17 janvier dernier, à augmenter leur précommande de vaccins pour la saison 2025-2026 de 10 %. Elle a également sollicité les fabricants pour qu’ils acceptent de reprendre 20 % des doses que les pharmaciens n’auraient pas délivrées en fin de campagne. Un message qui n’a pas porté ses fruits et que la Direction générale de la santé (DGS) a repris à son compte. En effet, constatant que « l’état des lieux agrégé des précommandes de vaccins contre la grippe saisonnière indique une volumétrie très insuffisante, inférieure de 10 % à l’objectif visé », elle a diffusé, le 11 avril dernier, un « DGS-Urgent » demandant à son tour aux pharmaciens d’accroître d’au moins 10 % leurs commandes de vaccins antigrippaux. Pour ce faire, la période pour passer commande, initialement prévue pour s’arrêter au 31 mars, a été prolongée jusqu’au 30 avril.
Assurer l’approvisionnement
Une demande « mal perçue par certains confrères », et pourtant en cohérence avec la recommandation faite par la FSPF en janvier, a relevé Philippe Besset, son président, en insistant sur le fait que ce n’était pas « un ordre mais une recommandation ». Lors de son Live hebdomadaire, il a tenu à faire preuve de pédagogie sur ce sujet : « Il faut réaliser que nombreux sont les pharmaciens qui ont manqué de doses en fin de campagne dernière », a-t-il souligné en faisant référence aux difficultés d’approvisionnement et de répartition des doses sur le territoire l’hiver précédent. Or, comme l’indique la DGS, « le volume des précommandes conditionne directement la production de vaccins destinés au marché français par les laboratoires pharmaceutiques, assurant ainsi un approvisionnement optimal durant la campagne ».
Risques partagés
Philippe Besset a tenu à rassurer les pharmaciens qui prendront le risque de s’approvisionner en doses supplémentaires : les laboratoires, de leur côté, ont accédé à la demande de la FSPF et accepteront, pour la saison 2025-2026 que 20 % des doses de vaccins leur soient retournées par rapport au nombre initialement commandé. À titre d’exemple, il a déclaré que lui-même avait commandé 600 doses et vacciné 595 patients l’an dernier, et qu’il commanderait 650 doses cette année, quitte à devoir en retourner 55. « Tout le monde prend un risque pour améliorer la couverture vaccinale », a-t-il commenté. La FSPF a par ailleurs demandé au ministère de la Santé, pour tous les cas de ruptures, médicaments comme vaccins, que soit légalisée la rétrocession entre pharmaciens. Le sujet est à l’étude au ministère, a indiqué Philippe Besset.