C’est une petite musique lancinante qui monte aux oreilles de la profession… provoquant une franche irritation du président de la FSPF, qui s’en est ouvert lors de son Live Hebdomadaire. Alors que le syndicat dénonce la perpétuelle complexification de l’exercice officinal et a fait de la lutte contre le millefeuille administratif une action prioritaire, il a été sollicité pour consultation à propos d’un projet de décret relatif aux antalgiques de niveau I. L’idée phare de cette disposition en réflexion : limiter à deux boites la quantité de médicaments remise au patient douloureux muni d’une première ordonnance.
Alerte rouge
Le syndicat s’est immédiatement dit opposé à une telle mesure, indiquant qu’« il y en avait marre » de voir se créer de nouvelles législations ayant un effet contraignant sur l’exercice quotidien des officines. Une nouvelle législation étrangement rédigée, d’ailleurs, puisque Philippe Besset a relevé dans le texte qui lui a été soumis une mention selon laquelle « les opioïdes ne seraient pas concernés par cette mesure ». Une précision qui vaut son pesant d’or puisque les dérivés de l’opium n’appartiennent pas au palier I…
En tout état de cause, le président du syndicat a insisté sur l’importance de n’envisager une telle évolution de la législation que pour les primo-délivrances, car « il serait insupportable de faire revenir chaque semaine les patients chroniques qui prennent au long cours des antidouleurs, notamment pour leurs pathologies rhumatismales », et qui se rendent une fois par mois à l’officine pour le reste de leurs traitements.
Si le principe rappelle celui désormais appliqué aux pansements (avec une dispensation initiale limitée à 7 jours) depuis le 1er avril dernier, il semble beaucoup moins adapté à la réalité du terrain. Et le président du syndicat de conclure : « Nous en sommes au stade de la concertation, mais déjà en alerte rouge sur ce projet. »