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Les enfants d’AMP ont plus de cancers

Des données limitées avaient suggéré une plus forte incidence des cancers chez les enfants issus de l’AMP. Qu’en est-il réellement ?

En France, environ 1 enfant sur 30 est issu de l’AMP.© adobestock_alenayakusheva

C’est l’une des plus vastes études menées à ce jour sur les risques de cancer chez les enfants conçus par assistance médicale à la procréation (AMP). Elle porte sur un total de 8 526 306 enfants nés en France entre 2010 et 2021, dont 260 236 (3 %) après AMP. Les petits participants ont été suivis jusqu’à un âge médian de 6,7 ans.
D’un point de vue méthodologique, les scientifiques de l’Inserm au sein de l’équipe Épidémiologie des cancers de l’enfant et de l’adolescent (Epicea), et du groupement d’intérêt scientifique Épi-Phare de l’ANSM et de la Cnam, ont exploité la base du système national des données de santé (SNDS) pour identifier les enfants conçus par AMP – insémination artificielle, fécondation in vitro classique (FIV) ou par injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (Icsi) – et détecter la survenue d’un cancer au sein de la totalité de la cohorte.

Rassurant pour les parents

Leurs résultats, qui viennent d’être publiés le 2 mai 2024 dans Jama Network Open, révèlent qu’au cours du suivi, 9 256 enfants ont développé un cancer, dont 292 conçus par AMP. Une proportion qui fait dire aux auteurs que « le risque global de cancer ne différait pas entre les enfants nés après FIV, Icsi ou insémination artificielle, et ceux conçus naturellement ». De quoi rassurer les parents, surtout lorsque l’on considère qu’en France, l’AMP concerne aujourd’hui environ 1 naissance sur 30. 
Une légère augmentation du risque de leucémie a toutefois été observée chez les enfants conçus par FIV ou Icsi. Il s’agit, précise le communiqué commun ANSM, Inserm, Épi-Phare et Cnam, d’une augmentation très faible, de l’ordre de 1 cas supplémentaire pour 5 000 nouveau-nés ainsi conçus ayant atteint l’âge de 10 ans, et qui nécessite encore confirmation. Mais l’étude dit en substance que « ce risque, bien que résultant d’un nombre limité de cas, doit être surveillé compte tenu de l’augmentation continue du recours aux techniques de reproduction assistée ». L’objectif est de comprendre si l’augmentation du risque de leucémie est liée aux mécanismes des techniques d’AMP ou aux troubles de fertilité chez les parents.

Intox !

 

Par Hélène Bry

31 Mai 2024

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