#fermetures Évidemment que nous n’envisageons pas de fermetures de pharmacies. Vous êtes le professionnel de santé le plus facilement accessible sans rendez-vous.
#déserts Nous n’en sommes heureusement pas à parler de « déserts pharmaceutiques » mais il est important de veiller à conserver le maillage territorial. Je défends le maintien d’un panier de services publics de qualité sur l’ensemble du territoire ; cela vaut pour l’économie comme pour la santé mais il nous faudra être innovants. Dans les zones surdotées, pour certaines spécialités de secteur II, le conventionnement ne pourra se faire qu’en secteur I. Cette mesure n’entrave en rien la liberté d’installation du médecin, qui peut toujours choisir de s’y installer. J’encouragerai le développement de maisons de santé pluridisciplinaires, dans le cadre de projets territoriaux de santé où les officines sont naturellement parties prenantes. En outre, dans certains villages ou petites villes, seule une mutualisation des moyens permettra de répondre aux besoins de la population.
« Il faut savoir résister
à l’extension infinie
du domaine du marché. »
#missions L’évolution du métier de pharmacien se négocie dans les conventions. Le modèle économique de l’officine est en train de changer, vous le savez. Ce nouveau modèle doit prendre en compte votre rôle dans la prévention, l’éducation thérapeutique, les dépistages, le conseil autour de l’ordonnance.
#baissesdeprix C’est une question globale. Il nous faut une vue d’ensemble car l’hôpital est en demande, les généralistes également, tout comme certaines spécialités. Chaque professionnel est légitime à obtenir une meilleure rémunération en fonction des efforts qu’elle réalise. Je n’oublie pas que nous vous devons la politique du générique. Les fonds de l’Assurance maladie ne sont pas extensibles et, bien que son déficit se soit réduit, ce dernier demeure. La question des rémunérations des professions de santé devrait pouvoir être abordée à l’occasion d’une grande conférence de consensus, associant les professionnels mais aussi les patients, les usagers, les financeurs ainsi que les parlementaires. L’exécutif arbitrera en fonction des opinions qui auront été exprimées. C’est à mon sens le seul moyen de légitimer ce genre de décisions difficiles.
#leclerc Je suis opposé à la vente de médicaments en grandes surfaces car je n’y vois aucun bénéfice en matière de santé publique et que, sur un plan plus philosophique, je pense qu’il faut savoir résister à l’extension infinie du domaine du marché, qui plus est lorsque cela touche à des secteurs sensibles comme celui de la santé. Vivre en bonne santé est un droit que doit assurer la puissance publique. Le médicament, comme la santé, n’est pas une marchandise, son prix ne peut pas être fixé par le jeu de l’offre et de la demande et sa délivrance doit demeurer strictement encadrée au nom de la santé publique et du maillage territorial.
#venteàlunité Je suis favorable à la dispensation à l’unité des médicaments et c’est une position que je tiens depuis plusieurs années déjà. Pour autant, je pense qu’une réflexion est à engager avec la profession.
« La délivrance
à l’unité n’est
pas opportune
dans le cadre des
maladies chroniques. »
Cela obligerait à revoir les processus de conditionnement et de délivrance mais c’est une nécessité pour lutter contre le gaspillage. Tant que le modèle industriel ne s’adaptera pas, la délivrance à l’unité sera un échec. D’ailleurs, elle n’est pas opportune dans le cadre des maladies chroniques. Nous sommes toujours dans l’attente du rapport sur l’expérimentation de vente à l’unité d’antibiotiques, qui concerne une centaine d’officines. Une réflexion approfondie est indispensable pour ne pas en faire une fausse bonne idée. Il en va de la sécurité sanitaire.
#paperasserie Je salue l’engagement des pharmaciens dans l’informatisation de leurs officines, mais aussi dans la généralisation du tiers payant qu’ils pratiquent depuis des décennies. Si des aides étaient accordées aux autres professionnels de santé (comme cela est demandé par les médecins), il serait logique d’envisager d’en faire aussi bénéficier les pharmaciens.
#capital La réussite du système français de santé tient à ce que nous sommes parvenus à concilier les libertés individuelles avec une régulation collective suffisamment forte pour tenir à l’écart la marchandisation de la santé. L’entrée de capitaux extérieurs serait une rupture manifeste. Il convient de rappeler que la propriété du capital n’est pas neutre : elle influe sur les choix économiques et la pratique. Le pharmacien doit rester indépendant.
#plaquetournante Il ne faut pas opposer les professionnels les uns aux autres. Ils sont complémentaires. Néanmoins, il faut reconnaître que les pharmaciens, par le développement du dossier pharmaceutique, ont une bonne vision de la quasi-totalité des médicaments chez un même patient, voire de son « nomadisme » médical. D’ailleurs, le terme de pharmacien correspondant reflète bien votre rôle. Il est nécessaire qu’un dialogue entre les différents acteurs s’installe, ce qui est le cas quand on a un véritable projet de territoire.