C’est la seconde édition du Moi(s) sans tabac et, encore une fois, la profession répond présent. Ainsi, en Nouvelle-Aquitaine, les pharmaciens proposeront en novembre des entretiens motivationnels aux fumeurs qui souhaitent arrêter. « L’an dernier, une action a été menée dans le Limousin, en partenariat avec le centre d’accompagnement en addictologie Addictlim, explique François Martial, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens. Cette année, nous avons décidé de renouveler l’expérience et de l’étendre à d’autres départements. Au-delà de la simple vente de produits de sevrage tabagique, l’idée est de mettre en avant l’entretien. » Les pharmaciens participants devront préalablement avoir suivi une formation aux entretiens.
Suivi personnalisé
Des fonds provenant de l’agence régionale de santé (ARS) permettront de les rémunérer à hauteur de 15 euros pour une quinzaine de minutes minimum. « Le but est de multiplier les entretiens au cours du mois et d’en faire un par semaine, si besoin », note François Martial. D’ailleurs, la région Nouvelle-Aquitaine n’est pas la seule à monter au créneau : en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) financera pendant un mois des « consultations » de sevrage. « Lors du premier entretien, le pharmacien élabore un plan de sevrage personnalisé », indique Félicia Ferrera Bibas, vice-présidente de l’URPS pharmaciens de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce rendez-vous dure au minimum une vingtaine de minutes. Le patient est ensuite invité à revenir à l’officine au bout de sept jours afin de valider avec lui les avancées et d’ajuster éventuellement le plan de sevrage. « Le patient peut revenir quand il le souhaite au cours du mois. Au bout de 35 jours, nous faisons un point et nous lui remettons une enquête de satisfaction. » Un guide a été créé par l’URPS afin de servir de support à l’entretien et de guider le pharmacien à chaque étape. Les pharmaciens sont rémunérés 50 euros par la CPAM pour tout l’accompagnement. Une quarantaine ont déjà été formés et vont participer, à raison d’une dizaine de patients chacun, financement oblige.
Interpro contre le tabac
Enfin, à La Réunion, c’est l’action Lib’ sans tabac qui va être lancée en novembre, en collaboration avec les médecins, les infirmiers, les sages-femmes et les chirurgiens-dentistes. Ces derniers « pourront mener l’entretien motivationnel initial eux-mêmes ou se contenter de saisir l’identité du patient qui sera ensuite redirigé vers l’officine », détaille Éric Cadet, président de l’URPS pharmaciens de La Réunion. Une application spécifique permet de faciliter l’accompagnement et d’avoir une traçabilité des actions réalisées : combien d’entretiens ont eu lieu, quels produits ont été délivrés, etc. Comme l’an dernier, les patients bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) ou de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) et les jeunes de 16 à 30 ans munis d’une ordonnance ont droit au tiers payant pour les traitements de sevrage tabagique. Une rémunération est par ailleurs prévue pour les pharmaciens pour les trois premiers entretiens, à hauteur de 25 euros pour le premier, 15 euros pour le deuxième et 10 euros pour le troisième.