Prêts à l’emploi, ils connaissent un vif succès au rayon aromathérapie, notamment à l’approche de la période hivernale qui enregistre 60 % des ventes annuelles. L’engouement pour les sprays assainissants aux huiles essentielles pourrait cependant s’infléchir suite à l’article paru dans le hors-série d’avril-mai 2017 de la revue 60 millions de consommateurs. Titré « La grande intoxication », cet article remet en cause la sécurité d’emploi de ces sprays – classés parmi les biocides – et attribue leur action à l’éthanol qu’ils contiennent.
Questionné sur ce point, le laboratoire Puressentiel, leader du marché, ne cache pas que, « selon la réglementation biocide européenne, [la] substance active, inscrite dans les listings, est [bien] l’alcool », mais précise que les « tests d’efficacité sont réalisés, selon les obligations de la réglementation, sur [le] produit fini ». De fait, tous les packagings des produits présentés ci-contre mentionnent les normes relatives aux actions qu’ils revendiquent.
De l’importance du bon usage
S’agissant de la sécurité d’emploi, 60 millions de consommateurs pointe du doigt le limonène, une substance présente en grande quantité dans les essences d’agrumes et réputée irritante et allergisante. Bien que cette affirmation soit fondée, elle ne permet pas pour autant de conclure d’emblée à la toxicité desdits sprays. On pourra rassurer les patients en précisant que la sécurité des produits est évaluée avant leur mise sur le marché. À ce sujet, Puressentiel indique que les tests cliniques réalisés « en conditions normales d’utilisation » sur des patients présentant un asthme léger à modéré concluent à la bonne tolérance du produit. De son côté, le laboratoire Pierre Fabre, qui commercialise Assaini’Spray, souligne que son produit a été évalué au niveau européen et « présente un niveau de sécurité suffisant pour être utilisé dans les conditions normales et prévisibles d’emploi ». Pour ces sprays, comme pour les huiles essentielles pures, la dose est primordiale. La forme prête à l’emploi peut pousser l’utilisateur à l’excès. Au pharmacien d’en rappeler le bon usage et les restrictions chez les personnes fragiles : asthmatiques sévères, antécédents de convulsions, femmes enceintes ou jeunes enfants. D’autant que l’information présente sur les packagings reste perfectible.