Les textes législatifs et réglementaires sont toujours sujets à interprétation. Néanmoins, les représentants des pharmaciens ne s’attendaient pas à la réponse des Directions générale de la santé (DGS) et de la Sécurité sociale (DSS) lors d’une réunion, le 22 avril dernier, avec la Cnam et l’ANSM sur les préparations magistrales destinées à pallier les pénuries. Ce mécanisme, inscrit dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2024, nécessite désormais une recommandation de l’ANSM et un arrêté de fixation du prix pour bénéficier d’une prise en charge. Sans quoi, le patient à qui le pharmacien délivre une préparation magistrale en lieu et place du médicament prescrit manquant ne sera pas remboursé. Or, non seulement les décideurs n’ont donné aucune garantie à la réalisation de ces deux conditions en cas de pénurie, mais les syndicats craignent que, même s’ils le font, la réactivité ne soit pas au rendez-vous. Car l’expérience vécue avec la quétiapine laisse songeur. Après une réunion d’urgence début février, les pharmaciens avaient dû attendre une semaine pour que la recommandation de l’ANSM soit publiée et dix jours de plus pour l’arrêté de fixation de prix. Philippe Besset a dénoncé cette lenteur délétère auprès du ministère de la Santé lors du point d’étape de la feuille de route antipénurie à la mi-mars. Ce dernier s’était alors montré à l’écoute. Le président de la FSPF a demandé son arbitrage sur la question du remboursement des préparations palliant une pénurie.