Dans un communiqué en date du 27 octobre, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), syndicat non représentatif selon les critères actuellement en vigueur, a annoncé la « création imminente d’un acteur syndical innovant au service des pharmaciens » aux côtés de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) « et des autres forces vives qui le souhaitent ».
Invité, lors de son Live hebdomadaire, à donner son sentiment sur l’arrivée de ce nouvel acteur dans le paysage syndical officinal, baptisé pour l’heure Union des pharmacies groupées de France (UPGF), le président de la FSPF l’a d’abord qualifié de « non-événement ». Pour Philippe Besset, cette alliance entre l’UNPF, avec à sa tête Christophe Le Gall, et l’UDGPO, présidée par Laurent Filoche, un « ancien membre de l’UNPF à l’époque où il était pharmacien à Blagnac », n’est en effet que le prolongement du « modèle ultra libéral prônant la financiarisation et la possibilité d’avoir des chaînes à l’intérieur des pharmacies », historiquement défendu par l’UNPF.
Radicalisation
Ce qui peut en revanche constituer un événement pour le président de la FSPF, c’est une forme de « radicalisation car [ces acteurs] souhaitent se servir des pharmaciens, mais également du soutien des fonds d’investissement pour leur stratégie ». L’intégration, à partir du 1er janvier 2026, des 32 pharmacies du Groupement d’achats mutualiste (GAM) dans le giron de Pharmacorp, groupement dont le directeur général est Laurent Filoche et qui s’est rapproché en 2022 d’Hygie 31, n’a pas non plus échappé à Philippe Besset. « En tant que voisin de l’Ariège et proche de la plupart des pharmaciens faisant historiquement partie de Pharmacorp », il estime que l’arrivée en leur sein de pharmacies mutualistes risque de faire grincer des dents. Sans circonvolution, il affirme que « les pharmacies mutualistes contre lesquelles nous nous battons ne devraient plus exister », et encore moins « être rachetées par un fonds pour devenir les pharmacies d’un réseau. C’est exactement l’inverse de ce que nous prônons. »
Ligne de démarcation
Soucieux d’adopter une position claire vis-à-vis de ce nouveau syndicat et de ses objectifs affichés, le président de la FSPF a ainsi posé sa vision des choses : « Concernant cette version 2 de l’UNPF, nous sommes à leurs côtés pour la défense du monopole, la promotion du pharmacien dans le parcours de soins, avec eux également sur la maximisation des ressources pour l’officine, mais violemment contre eux sur tous les aspects de la financiarisation. » Tout en rappelant que la FSPF « partage des visions politiques identiques avec l’Uspo, même si des divergences existent sur certains points », Philippe Besset enfonce le clou : « Nous sommes en opposition claire avec l’UNPF et sa nouvelle émanation sur la financiarisation, quand bien même les financiers seraient titulaires d’un diplôme de pharmacien. »
