Deux ans : c'est le temps qu'il aura fallu à l'ANSM pour inscrire les premiers médicaments dans le registre des groupes hybrides, créé à la suite de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019. Mais le compte n'y est pas encore totalement : l'arrêté d'égalité de marge entre la spécialité de référence et l’hybride n'est, lui, pas encore paru. Bien que la FSPF se réjouisse de pouvoir à présent proposer aux patients de switcher vers ces médicaments aux présentations différentes, Philippe Besset a alerté la profession sur la problématique financière qu'une telle substitution comprend. En l'état actuel de la législation, les pharmaciens « perdent de la marge réglementée quand ils substituent par un hybride ». Aussi a-t-il enjoint les officinaux à « faire attention parce que les conditions économiques ne sont pas réunies », tout en assurant que l'Assurance maladie était « volontaire pour nous accompagner afin que nous obtenions cette égalisation de marge », et en se disant confiant quant au fait que ce sujet pourrait être réglé rapidement.
Un cadre précis
Les deux premières classes de médicaments concernées par ce registre avaient été fixées par un arrêté publié en avril 2022 : il s'agit des adrénergiques en inhalation et des autres médicaments en inhalation pour les maladies obstructives des voies respiratoires. Des arrêtés publiés en février 2023 avaient notamment précisé les cas dans lesquels un prescripteur peut exclure toute substitution par mention sur l'ordonnance : la prescription chez les moins de 6 ans si aucun hybride n'a de présentation adaptée et que la spécialité de référence permet, elle, cette administration (mention « Non substituable (EFG) ») et la prescription chez un patient ayant une contre-indication à un excipient à effet notoire dans le cas où tous les hybrides en contiennent, au contraire de la spécialité de référence (mention « Non substituable (CIF) » sur l’ordonnance).