Le 29 novembre 2023, l'Assemblée nationale a adopté sans vote le volet dépenses et l'ensemble du PLFSS 2024, suite au recours à l'article 49.3 par la Première ministre trois jours avant. En ce 1er décembre, le Sénat a rejeté en nouvelle lecture le budget de la Sécurité sociale pour 2024. C'est à présent l'Assemblée nationale qui va devoir le voter définitivement. Un recours auprès du Conseil constitutionnel n'est cependant pas à exclure. Pour Philippe Besset, qui a évoqué ce sujet à l'occasion de son Live heddomadaire, « le texte est porteur de bonnes nouvelles, mais il est également marqué par une insuffisance de ressources ».
De nouvelles mesures pertinentes
Passant en revue les points sur lesquels le PLFSS pour 2024 va impacter l'économie de l'officine et son exercice quotidien, il a notamment évoqué la substitution des biosimilaires : « Pour les pharmaciens, c'est un vrai plus, très important notamment pour permettre la mise en œuvre de dispositifs gagnant-gagnant avec l'Assurance maladie. » Très intéressante également, l'établissement d'une liste positive de médicaments accessibles au remboursement sur délivrance pharmaceutique, s'appuyant sur des protocoles et arbres décisionnels pour l'interrogatoire du patient : « C'est une nouveauté attendue depuis longtemps par les pharmaciens mais aussi le grand public. »
Demeurer vigilants
Concernant les dispositifs antiruptures, le président de la FSPF ne cache pas son scepticisme. Si la plupart vont dans le bon sens, l'instauration d'une dispensation à l'unité est selon lui « débile », un terme sans équivoque que le président de la FSPF avait déjà employé devant le Sénat. Pour lui, « cette mesure est parfaitement inutile » et le système pourrait être amélioré si l'on disposait des bons conditionnements correspondant à l'AMM des spécialités. Une question de bon sens pour Philippe Besset qui indique que son syndicat « va continuer à se battre contre la mesure telle qu'elle est présentée actuellement ». Sur le volet financier, « l'insuffisance de ressources » est flagrante, d'autant que l'inflation risque de se maintenir. Globalement, le montant des économies demandées demeure « au même niveau que celui des 15 à 20 dernières années ».