La problématique des territoires fragiles est au cœur de nombreux travaux menés actuellement en parallèle par des sénateurs, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), la Cnam, le ministère de la Santé, et nous y participons activement. Si nous nous réjouissons d’avoir enfin été entendus sur la nécessité de légiférer au plus vite pour sauver les officines en difficulté, les différentes approches proposées ne sont ni assez abouties ni adaptées à ce problème complexe. Nous le disons avec force : le temps n’est plus aux fausses bonnes idées ! Les sénateurs qui nous ont reçus travaillaient ainsi à une proposition de loi relative à l’accès aux produits de santé dans les communes rurales. Ils souhaitaient réviser les conditions d’ouverture de nouvelles officines dans les zones sous-denses, faisant de l’abaissement du seuil démographique l’outil décisif. Nous avons pointé l’inadéquation de cette proposition : les critères actuels pour les ouvertures ne constituent pas la raison première de la baisse du nombre d’officines. Les difficultés économiques, si ! Les sénateurs spécialistes du sujet, convaincus par nos explications, ont revu leur copie : l’article unique a été réécrit, se transformant en une demande au gouvernement de publier le décret territoires fragiles avant le 1er octobre. Mais un coup de force politicien a balayé le consensus par un amendement qui a rétabli la proposition initiale. Ce vote est un revers pour la Fédération, mais il nous pousse à accélérer la sortie du décret et à convaincre les députés lorsque le texte reviendra en lecture à l’Assemblée nationale.
« La FSPF
ne laissera pas
déshabiller
Pierre pour
habiller Paul. »
Les critères précis définissant les officines en danger est l’autre point sur lequel nous sommes totalement mobilisés : c’est de cette grille que dépend le succès de toutes les mesures que nous tenons à faire appliquer. Nous travaillons avec la DGOS pour l’affiner et être certain que cet outil de dépistage sera bien étalonné. Par ailleurs, la FSPF ne laissera pas déshabiller Pierre pour habiller Paul : les aides prévues pour les pharmacies en danger devront également s’adresser à celles qui existent à proximité, puisqu’elles verront mécaniquement leur chiffre d’affaires impacté. Les officines situées dans les territoires en voie de fragilisation ne devront pas non plus être oubliées : nous demandons dès à présent qu’elles bénéficient d’un soutien actif car leurs perspectives économiques ne sont pas assurées. La situation des pharmacies des territoires fragiles jette un éclairage cru sur celle de la profession tout entière. Du résultat des actuelles négociations avec l’Assurance maladie concernant l’avenant économique dépend l’avenir de l’ensemble du réseau officinal. Il en va de l’intégrité du maillage que les officinaux tiennent à bout de bras. S’il faut renverser la table, nous le ferons.