Ce patch qui n’a l’air de rien sera- t-il demain la solution à l’allergie à l’arachide ? Développé par la société de biotechnologie DBV Technologies, qui a décidé de se consacrer uniquement à ce qu’elle a baptisé et breveté « immunothérapie épicutanée » ou EPIT, il a montré de bons résultats en phase IIb lors du congrès 2015 de l’American Academy of Allergy, Asthma & Immunology, organisé à Houston (Texas), qui s‘est tenu à la fin du mois de février. Les résultats ont été publiés dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology.
Dix fois plus d’arachide
Viaskin Peanut a été évalué chez 221 patients âgés de 6 à 55 ans, au seuil de tolérance inférieur à 300 mg de protéines d’arachide, calculé par un test de provocation orale. Le patch, appliqué sur l’avant-bras chez l’adulte et l’adolescent, dans le dos chez l’enfant (de 6 à 11 ans), était changé toutes les 24 heures. À douze mois, 50 % des patients sous Viaskin Peanut 250 µg ont vu soit leur dose réactive d’arachide multipliée par dix par rapport à l’inclusion soit leur seuil de tolérance dépasser 1 000 mg, contre seulement 25 % des patients sous placebo. L’innocuité est bonne et le taux d’observance élevé ; moins de 1 % des patients ont interrompu le traitement en raison d’effets indésirables et aucun événement grave lié au traitement n’a été observé. L’essai final, qui sera lancé d’ici à un an, débutera donc sous de bons augures. De quoi également conforter DBV Technologies dans ses objectifs : le laboratoire prévoit une mise sur le marché européen de Viaskin Peanut en 2018, tandis que ses cousins Viaskin Milk, contre l’allergie au lait de vache, et Viaskin HDM, contre l’allergie aux acariens, entament leur évaluation clinique. Un Viaskin Egg est également dans les cartons. Pour clore le tout, DBV a signé un partenariat avec Stallergènes pour développer un traitement de l’allergie au pollen de bouleau.