La décision n’a pas tardé. Au lendemain de la tenue du comité de suivi des génériques du 18 septembre – un choix de date coïncidant avec la journée de mobilisation et qualifié de « provocation » par le président de la FSPF –, le Comité économique des produits de santé (CEPS) a communiqué aux parties prenantes (Leem, Gemme, chambre de la répartition, Uspo et FSPF) ses conclusions définitives quant aux mesures de baisses de prix qui seront mises en application dès le 1er octobre. Ce sont finalement 52 groupes génériques qui sont concernés, celui de la lévofloxacine qui figurait dans le projet initial ayant été finalement retiré. Une bien maigre concession pour la FSPF et son président Philippe Besset qui, lors de la réunion qui « ne s’est pas bien passée », a exposé « un propos liminaire concernant l’arrêté scélérat sur les baisses des plafonds de marge » et expliqué en quoi « ces baisses massives de prix représentent une nouvelle trahison pour le réseau ».
Une baisse annuelle de 167 millions d’euros du CAHT
L’exposé, molécule par molécule, mené par l’équipe économique de la FSPF pour pointer la non-pertinence des baisses envisagées n’aura finalement pas ému outre mesure les représentants du CEPS. En effet, la décision finale intègre une maigre « minoration de l’amplitude de l’ensemble des baisses de 15 % » par rapport à ce qui avait été présenté en comité. Le résultat obtenu est inédit : une baisse de 162 millions d’euros du CAHT selon le CEPS, de 167 millions d’euros selon les calculs de la FSPF. L’estimation de perte en marge et remises pour le réseau officinal effectuée par le syndicat se monte à 78 millions d’euros par an (67 millions sur les remises et 11 millions sur la marge dégressive lissée). Un montant qualifié d’« inacceptable » par Julien Chauvin, le président de la commission Études et Stratégie économiques de la FSPF, qui annonce d’ores et déjà que le syndicat demandera une compensation conventionnelle en juin 2026, date fixée dans la clause de revoyure de l’avenant numéro 1 à la convention signé avec l’Assurance maladie en juin 2024. Une compensation qui devra prendre la forme d’une revalorisation des honoraires afin de continuer à décorréler l’économie officinale des volumes.

