C'est via le Journal du dimanche que le Gemme (Générique, même médicament), l'association qui représente l'industrie du générique et des biosimilaires, a décidé d'interpeller la ministre de la Santé Marisol Touraine avec une lettre ouverte. Intitulé « Ne nous privons pas de 1,5 milliard d'euros d'économies supplémentaires », le courrier estime qu' « alors que l'on cherche partout des moyens pour réduire le déficit de l'Assurance maladie, le recours aux médicaments génériques n'est pas assez efficace », puisqu'ils ne représentent que 33 % de la consommation de médicaments en France contre plus de 50 % en moyenne dans le reste de l'Europe. Un argument déjà avancé par le Gemme à de nombreuses reprises. Les pharmaciens ne sont pas oubliés dans l'histoire, puisque l'association avance qu'ils « doivent pouvoir continuer à exercer leur rôle de conseil auprès des patients en toute sérénité. Aujourd’hui, trop d’entre eux doivent faire face à des difficultés économiques pénalisantes ». Le générique serait également la garantie d'un « maillage officinal [...] préservé ».
Haro sur les baisses de prix
Ne nous y méprenons pas. Au-delà « des économies supplémentaires » pour l'Assurance maladie, le courrier est aussi l'occasion pour les industriels de défendre leur pré carré. Ils dénoncent ainsi les « baisses de prix brutales, unilatérales et injustifiées » qui les touchent et expliquent que « les baisses de prix décidées dans l'urgence ne permettent pas aux laboratoires pharmaceutiques de programmer leurs investissements en France sur le long terme ». Aussi, le Gemme appelle-t-il à « remplacer les baisses de prix par l'accélération du déploiement du Plan national d'action de promotion des médicaments génériques dévoilé l'an dernier par le gouvernement, dont la mise en œuvre tarde à se concrétiser ». Pas un mot en revanche sur les biosimilaires et leur interchangeabilité dans cette opération de communication grand public.