Rebelote ! Le député démocrate Cyrille Isaac-Sibille persiste et signe. Dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 déposé le 20 octobre, celui-ci reprend l’idée qu’il avait formée l’année passée de supprimer les groupements de pharmacie. Cependant, il ne vise plus cette fois tous les groupements de manière indifférenciée, mais ceux « dans lesquels les pharmaciens ne détiennent pas la majorité du capital et des droits de vote », peut-on lire dans l’exposé sommaire. Une copie revue et corrigée qui, si elle ne qualifie plus les groupements en général de « maillon intermédiaire non nécessaire dans la chaîne de distribution [sans] fonction véritablement utile », pointe précisément les structures qui ont récemment « ouvert la porte à la financiarisation du secteur, avec l’entrée de fonds de pension au capital ». Une « dérive financière » qu’il convient de stopper par l’interdiction de ces groupements.
Scandaleux et insensé
L’an dernier déjà, le président de la FSPF, Philippe Besset, avait exprimé son étonnement, tandis que la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies, Federgy, déplorait « un amendement regrettable qui méconnaît le rôle des groupements ». La même cause provoquant les mêmes effets, son président, Alain Grollaud, ne cache pas sa colère : « C’est scandaleux et insensé ! » Et s’interroge sur les motifs d’une telle « récidive un an après ». Rappelant les services apportés par les groupements et le fait que « 94 % des titulaires de pharmacie adhèrent à un groupement […] dont 98 % en sont satisfaits », Alain Grollaud rejette l’accusation selon laquelle la financiarisation du secteur repose sur les groupements. « Les solutions proposées par les groupements membres de Federgy ont par ailleurs toujours fondamentalement respecté l’indépendance des pharmacies. »
Comme en octobre 2024, Federgy réitère son invitation à la discussion avec « tout élu qui souhaiterait en savoir plus pour comprendre le rôle et la mission des groupements ».
